IV Joseph revint au logis de la rue de Savonnières subjugué et enchanté ! – Oui, nous sommes devenus amis, disait-il quelques jours après à Angèle, qui le questionnait à propos de René. – Puis il ajoutait dans son langage émaillé de comparaisons : – Il a plus d’esprit que moi, mais j’ai plus de tendresse que lui. Son verre est toujours plein d’une liqueur capiteuse et pétillante ; je ne verse dans le mien qu’un petit vin clairet, sentant le terroir, mais réchauffant et cordial ; de temps à autre nous échangeons nos verres, et nous ne nous en trouvons pas mal. – En effet, depuis cette première entrevue, René et Joseph se lièrent intimement. Des Armoises venait souvent rue de Savonnières prendre Toussaint au sortir de l’étude ; il lui arrivait même d’entrer chez Mme Sénéchal à une heure où