V Le dimanche suivant ; les boutiquiers de la rue des Juifs, où demeurait l’avocat Bouillard, assistèrent à un spectacle aussi rare que curieux. Dès le matin, tandis que les cloches sonnaient pour la grand-messe, le marteau de l’avocat fut successivement secoué par de nombreux clients, si bien que la vieille servante, fatiguée de se promener dans le corridor, finit par laisser l’huis entrebâillé, et se borna du fond de sa cuisine à crier : « Entrez ! » de sa voix la plus glapissante. L’escalier retentissait du choc des souliers ferrés et des bâtons noueux. Le cabinet lui-même, grand, noir et poudreux, ne semblait plus assez vaste pour contenir les visiteurs bruyants qui y pénétraient à chaque minute et se tassaient à grand-peine le long des murs. Il y avait là des tisserands du faubourg,