Intrépide buveur, comme le prouvait sa trogne enflammée, Etienne Ridolin jouissait, parmi les policiers, de la réputation justifiée de pouvoir faire assaut victorieusement avec les ivrognes les plus redoutables, Souvent, dans ses missions secrètes, il avait eu recours à ce procédé pour délier la langue de ceux qu’on voulait faire causer et que, seules, les fumées du vin ou les vapeurs de l’alcool parvenaient à trahir. Brusquement, l’idée lui était venue de griser les pêcheurs, de les faire bavarder, et de leur arracher leur secret. Il se tourna, bon enfant, vers Alcide, ajoutant ; « Le camarade en sera aussi de la petite fête, pas vrai ? Ce n’est pas son égratignure qui l’empêchera de souper joyeusement et de trinquer à mon retour ? » Alcide allait refuser ; un signe de sa mère le poussa