Je me suis endormi devant la télévision et j’ai été réveillé par la sonnerie stridente de mon réveil-matin. Il était temps pour moi d’aller travailler. Comme je devais maintenant payer pour ma nourriture et mon logis, je devais travailler à temps plein. Ou plutôt, cumuler les emplois. Je travaillais toujours comme secrétaire à mi-temps et maintenant, je commençais comme serveuse à temps plein de soir. Donc, je travaillais les lundis, mardi et mercredi matin à l’entreprise d’import-export et du mercredi soir au dimanche soir comme serveuse dans un restaurant huppé dans le bas de la ville. J’allais voir mon budget, mais je pensais aussi à me trouver un emploi à temps partiel de jour du mercredi au dimanche me garder seulement les lundis et mardi soir de libre. Mais encore une fois, tout allait dépendre des pourboires que je recevrais à mon travail de serveuse. Mais aujourd’hui, c’était lundi et je devais aller travailler au bureau. Je me suis levée et je me suis dirigée vers la salle de bain pour prendre une douche rapide. J’ai ensuite revêtu mon uniforme de travail qui consistait à une jupe crayon noir, une blouse blanche et un veston noir. J’ai ensuite coulé un café à l’aide de ma première dépense officiel et essentiel, une machine à café express. J’ai mis mon café dans mon gobelet de voyage et j’ai enfilé mes escarpins. J’étais prête pour ma journée de travail. Mon emploi n’était pas difficile, il consistait à accueillir les clients, leur offrir un breuvage, répondre au téléphone et transféré l’appel. Je soupçonnais que Monsieur Beaulieu avait eu pitié de moi en m’engageant pour ce poste. Après tout, mon nom de famille n’était pas connu, je ne portais pas le nom des Bourque qui m’avaient adopté. Ils m’avaient laissé mon nom de naissance, Moore.
J’ai pris l’autobus de la ville pour me rendre à mon travail. Je suis arrivé à mon travail et j’ai pris place derrière le comptoir de la réception en soupirant de plaisir. J’aimais se travail. J’ai vu Miranda arrivée et je lui ai souri doucement
Mélissa : Bonjour Miranda, comment vas-tu?
Miranda me regarda en souriant
Miranda : Très bien, et toi, ton déménagement, c’est officiel maintenant, tu es libre!
Miranda était la seule qui était au courant de mon calvaire. Elle avait été témoin une fois d’une faiblesse de ma part après une transfusion sanguine. Elle m’avait promis de garder le secret sur ma misérable vie.
Mélissa : Mon appartement n’est pas grand, mais c’est chez moi maintenant.
Miranda : Vas-tu décorer pour ton premier Noël chez toi? Je peux te donner des décorations si tu veux…
J’ai soupiré tristement
Mélissa : Tu sais Miranda, Noël n’a jamais été joyeux pour moi. Mon enfer personnel a commencé à Noël
Miranda : Oui, mais il se termine à Noël aussi…
J’ai eu un rire désabusé
Mélissa : Parce que tu crois vraiment qu’ils vont me laisser vivre ma vie en paix? Non, moi, je te le dis, leur précieuse fille va avoir besoin de sang ou de ma moelle osseuse ou bien encore d’un de mes poumons qui sait et ils vont réapparaître dans ma vie.
Miranda : J’espère que tu vas leur dire non!
J’ai regardé mon amie, ma seule amie et je lui ai souri
Mélissa : Tu peux compter sur moi pour cela.
Monsieur Beaulieu ouvrit la porte et entra dans le bureau en souriant
M. Beaulieu : Les filles, j’ai une grande nouvelle, mon fils est de retour, il commence aujourd’hui à travailler
Mélissa : C’est génial Monsieur Beaulieu, je suis heureuse pour vous.
La porte s’ouvrit à nouveau et le plus bel homme que j’ai jamais vu entra. Il avait les cheveux châtain clair coiffés à la va vite, les yeux verts tendres comme la mousse du printemps, un visage carré et volontaire, un nez droit et léger, des lèvres charnues et pleines. Il regarda Monsieur Beaulieu en souriant
M. Beaulieu : Les filles, laissez-moi vous présentez mon fils, William. William, voici les deux anges de la réception, Mélissa qui est avec nous trois jours par semaine et Miranda qui est avec nous à temps plein.
William : Mesdemoiselles. Enchanter!
Mélissa : Monsieur Beaulieu, bienvenu parmi nous.
Il me regarda en fronçant les sourcils et me détailla du regard. Je savais ce que je lui offrais comme apparence. J’étais mince, très mince, quelqu’un qui ne me connait pas pourrait penser que j’étais anorexique, j’avais les cheveux blonds comme le blé mûr que j’avais attaché en chignon souple à ma nuque, les yeux bleus qui à cause de ma minceur semblaient me manger le visage et en prime, mon teint était pâle. Donc oui, j’avais l’air malade. J’avais envi de lui dire de ne pas ce fier aux apparences, mais j’ai préféré me taire.
William : Merci Mademoiselle Mélissa
Sa voix était chaude et rauque. Entendre mon nom prononcé par lui me faisait frissonner le cœur
M. Beaulieu : Allez viens mon fils, laissons ses charmantes demoiselles travailler.
POV William
Je suis arrivé à l’entreprise de mon père en me sentant fébrile. Enfin, j’y étais. Mon père… Lorsque j’étais enfant, mes parents se sont séparés et bien que ma mère m’ait dit que ce n’était pas ma faute, je me sentais quand même coupable. J’aurais pu être un meilleur fils, être moins turbulent, moins demandant. Mais en réalité, j’avais été à l’époque un enfant capricieux et gâté.
Mes parents s’étaient donc séparés et ma mère avait obtenu ma garde. Nous avions donc déménagé dans un autre pays. Mon père venait me voir souvent et nous parlions au téléphone à toutes les semaines, mais ce n’était pas pareil. Mon père m’avait manqué. Pourquoi n’étais-je pas revenu dès que j’ai eu ma majorité? Eh bien, j’étais aux études afin d’apprendre à gérer une entreprise. Mon père m’avait dit qu’il me donnerait la compagnie pour mes vingt-cinq ans et c’était pour bientôt. Dans trois mois exactement.
Je suis rentré dans l’entreprise et j’ai vu mon père parler avec deux employées féminines. J’ai souri en réalisant que le vieux n’avait pas changé. Pas qu’il avait été infidèle à ma mère, loin de là, mais les jolies filles lui collaient toujours après. Mon père m’a vue et m’a présenté aux deux filles. La jolie blonde se nommait Mélissa et l’autre, la brune Miranda. J’ai détaillé Mélissa du regard. Elle était mince, trop mince pour être en santé, sa peau était pâle, presque translucide. J’avais l’impression qu’elle était malade et que mon père la gardait par simple pitié.