J’ai ensuite suivi mon père dans les corridors de l’entreprise jusqu’au bureau principal, bureau qui sera bientôt le mien.
William : Papa, cette fille à la réception… Mélissa, est-ce qu’elle va bien? Elle semble malade…
Mon père soupira doucement en me regardant
Papa : J’ai engagé cette jeune fille il y a deux ans maintenant. Elle est mieux maintenant qu’au tout début. Je vais être honnête avec toi, au début, j’ai eu pitié de la jeune fille… Elle étudiait en même temps que travailler et quand je lui ai demandé pourquoi elle voulait tant travailler alors qu’elle semblait sur le point de s’effondrer, elle m’a simplement dit qu’elle voulait se sortir de l’enfer dans lequel elle était. Elle ne m’a jamais quel était cet enfer, mais je la vois souvent triste, brisé. Surtout pendant la période des fêtes…
William : As-tu fait des recherches sur elle avant de l’embaucher?
Mon père ferma les yeux en appuyant sa tête sur le dossier de la chaise sur laquelle il était assis
Papa : Bien sûr… mais je n’ai rien trouvé de concret. Elle est orpheline, est major de sa promotion à l’école sinon, rien, je n’ai même pas de trace de la famille qui l’a adopté…
William : Quel est son nom de famille, je les connais peut-être?
Papa : Moore, elle s’appelle Mélissa Moore.
Mon père me regarda avec espoir d’en apprendre plus sur la jeune femme. J’ai soupiré doucement
William : Je connais une famille Moore, mais ils n’ont pas de fille, seulement trois fils. Il y a bien des rumeurs comme quoi, ils ont déjà eu une fille, mais qu’elle aurait été enlevée en bas âge. Mais ce ne sont que des rumeurs. Mais c’est une famille qui vit dans la même ville que maman. Une riche famille d’ailleurs… Selon la rumeur, il y avait eu une demande de rançon qu’ils auraient payés, mais la petite n’aurait pas été rendu.
Papa : C’est loin un peu pour être la fille de cette famille et de toute façon, tu dis que ce n’est qu’une rumeur.
William : Parle-moi des horaires de travail des employés
Papa : Nous fonctionnons vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais la réception n’est ouverte que de huit heures à cinq heures. Miranda y est en tout temps, mais les lundis, mardis et mercredis, Mélissa y est aussi de huit heures à deux heures… elle a terminé ses études la semaine dernière, elle m’a dit qu’elle ne pouvait plus y aller, mais elle ne peut pas travailler plus tard le mercredi. Par contre, elle peut faire plus le lundi et le mardi.
William : Pourquoi pas le mercredi?
Mon père rigola
Papa : Elle s’est trouvée un second emploi du mercredi au dimanche en soirée. Elle débute à quatre heures et veux avoir le temps d’aller se changer.
Il me regarda intensément
Papa : Elle t’intrigue n’est-ce pas?
J’ai soupiré doucement
William : Oui, elle m’intrigue. Elle semble malade et prête à s’effondrer au moindre coup de vent.
Papa : Elle est de nature discrète, elle s’entend bien avec tout le monde, mais elle n’est vraiment proche que de Miranda. Mais, elle reste à sa place, jamais un mot plus haut que l’autre, mais toujours un bon mot pour chaqu’un. Oh! Son anniversaire, c’était samedi, merde, j’ai oublié.
Il a sorti un paquet-cadeau de son bureau et je l’ai regardé en riant
William : Est-ce que tu fais cela pour tout le monde?
Mon père rougi légèrement en me regardant
Papa : Non, et c’est la première fois que je le fais aussi… cette petite… elle m’émeut. Je vois bien qu’elle n’a pas grand-chose et qu’elle se bat pour survivre. Ce n’est pas grand-chose, ce n’est qu’une babiole que je trouvais jolie… je voulais seulement la faire sourire. Ses sourires, les vrais sourires, je veux dire, ils sont rares, très rare.
Il se leva et par curiosité, je l’ai suivi jusqu’à la réception. Mélissa était en train de servir un café à un client qui venait pour un rendez-vous. Mon père attendit qu’elle ait terminé et s’avança vers elle.
Papa : Mélissa, samedi était ton anniversaire. Alors joyeux anniversaires.
Elle le regarda alors que les larmes lui montaient aux yeux et qu’un doux sourire lui venait aux lèvres. Mon père lui tendit le petit paquet-cadeaux et elle porta une main tremblante à ses lèvres en le regardant avec étonnement
Mélissa : Pour… moi?
Mon père lui sourit doucement et lui confirma que le cadeau était pour elle. Elle prit la petite boite et j’ai vu les larmes glisser le long de ses joues. Elle les essuya rapidement et soupira lentement. D’une main tremblante, elle décolla délicatement le papier pour le retirer et en sortir une petite boite. Elle en souleva le couvert et je vis à l’intérieur trois petits anges en cristal
Papa : C’est une boîte à souhait pour que ce que tu souhaites se réalise
Je la vis blêmir au propos de mon père et tenter de reprendre une constance. Elle lutta avec courage contre ses émotions et regarda mon père avec un doux sourire
Mélissa : Merci beaucoup Monsieur Beaulieu. J’apprécie vraiment vos bons souhaits pour moi…
Elle referma la boite et alla la déposer sur son bureau de travail. J’ai vu le regard désolé de Miranda pour elle et j’ai froncé les sourcils d’incompréhension. Quelle fille ne voulait pas d’une boîte à souhait. Elle m’intriguait de plus en plus et je me suis promis de tout faire pour découvrir son histoire. Je suis retourné dans le bureau de mon père et il me regarda avec incompréhension.
Papa : Je ne comprends pas… j’ai eu l’impression qu’elle n’a jamais eu de cadeau de sa vie… ou du moins pas depuis longtemps, mais quand j’ai parlé de souhait… je ne l’ai jamais vu si triste. Elle a quand même essayé de faire bonne figure, mais je voyais bien qu’elle était triste.
J’ai soupiré doucement
William : Oui, j’ai eu la même impression papa et ce regard désolé que Miranda lui a donné… tu as raison. Miranda en sait beaucoup sur elle, mais je ne me vois pas aller la questionner sur elle. Je vais plutôt gagner sa confiance pour en savoir plus.
Papa : William… elle n’est pas une de ses filles jetables que tu fréquentais.
J’ai rigolé devant mon père
William : Ce ne sont que des rumeurs papa… Oui, je suis allé en boîte de nuit avec plusieurs filles, mais elles n’étaient que des amies. Rien de sérieux et elles le savaient en commençant. Non, Mélissa m’intrigue et je veux apprendre à la connaitre.