Chapitre 1

1106 Words
Aujourd’hui POV Mélissa Cela y était, j’étais enfin libre. Aujourd’hui était mon vingt-et-unième anniversaire. J’avais bouclé mes valises de mes maigres possessions et j’avais quitté définitivement la maison des horreurs. C’est ainsi que j’avais surnommé la maison dans laquelle je vivais. Mes parents adoptifs, Monsieur et Madame Bourque étaient de riches commerçant et tout au long de mon existence, ils m’avaient bien fait sentir que je n’appartenais pas à leur monde, qu’ils me gardaient par simple charité, mais au fond, je savais que c’était surtout pour Lilly. Lilly était née avec une malformation rénale qui avait nécessité une transplantation d’urgence lorsqu’elle avait huit ans. Ensuite, elle avait développé une leucémie et elle avait eu besoin d’une greffe de ma moelle osseuse. Elle avait ensuite eu besoin de transfusion sanguine à cause de son anémie atypique, bref, mon corps était devenu faible à force de lui donner mon sang et ma moelle. Mais au moins, ils ne m’avaient plus volé d’organe. Ils m’avaient permis de faire mes études, mais dès ma majorité, ils cessaient de payer pour moi. J’avais le droit à deux repas par jour à la condition que je fasse les tâches de la maison, donc, je m’occupais du ménage, de la lessive, de cuisiner les repas et de faire la vaisselle. Je devais aussi sortir les déchets et les porter sur le bord de la route le matin des collectes. J’ai eu un sourire narquois en me demandant ce qu’ils allaient faire maintenant que je n’étais plus là pour nettoyer après eux. Surtout Lilly, elle était devenue une vraie peste gâtée, faisant des caprices en nous rappelant sans cesse sa santé fragile. Elle était devenue une vraie peste qui se croyait tout permis. Pendant mes études, en plus de la charge de la maison des horreurs, je travaillais à mi-temps afin de me ramasser de l’argent. J’accumulais mon argent pour le jour où je quitterais définitivement cet endroit maudit. J’avais maintenant un petit appartement, ce n’était pas le plus grand, mais j’avais l’essentiel, une chambre, une salle de bain et une cuisine. Je travaillais comme secrétaire dans une entreprise d’import-export de la ville, entreprise qui appartenait à la famille Beaulieu. La famille Beaulieu était la famille la plus riche du pays. Le père dirigeait la compagnie d’une main de maître, mais il y avait des rumeurs comme quoi le fils serait de retour au pays et prendrait la relève de son père prochainement. Personne ne savait exactement à quoi il ressemblait, car il avait quitté le pays en bas âge pour suivre sa mère dans un autre pays. Monsieur Beaulieu avait rendu visite à son fils à de nombreuse reprise au cours des années, mais le fils n’était jamais revenu avant aujourd’hui. Il était dit dans les corridors que le fils s’appelait William et qu’il était froid et inaccessible, un véritable cœur de pierre. La rumeur disait aussi qu’il aimait avoir une femme différente à son bras à tous les soirs. Mais une chose était certaine, je ne risquais pas d’être son genre de fille, nous n’étions pas du même milieu. J’ai terminé de placer mes maigres possessions et j’ai regardé autour de moi en souriant. J’étais chez moi, enfin. Dans un mois, ce sera Noël et l’anniversaire de l’adoption qui avait bouleversé ma vie. Je me souvenais encore de ce souhait que j’avais fait au père noël. Je sais que cela paraissait stupide, mais pouvoir le faire, je retournerais dans le temps et je m’empêcherais de faire ce souhait. Ne vous trompez pas, je sais que le père noël n’existe pas et que cette famille m’aurait quand même prise pour servir de banque d’organe pour leur fille biologique, mais toute cette histoire à fait que je ne croyais plus du tout à la magie de Noël. J’avais commencé à détester noël depuis ce jour fatidique. J’avais aussi perdu ma confiance envers l’humanité ce jour-là. Les adultes qui auraient dû me protéger, comme ce médecin et les infirmières, les enseignants qui ne m’avaient pas cru lorsque j’avais parlé de mes mauvais traitements. Je n’étais qu’une enfant et j’étais laissé seule à moi-même. Je vivais dans le grenier et l’été, l’air était étouffant alors que l’hivers, il y faisait très froid. Mais au moins, j’avais le droit d’avoir des couvertures, des vieilles couvertures, mais j’en avais plusieurs et je parvenais à avoir chaud en hivers. Mais maintenant, mon petit appartement, je le louais meublé, chauffé et éclairer, donc je n’aurais plus froid en hivers. Je n’avais pas dit à mes parents adoptifs à quel endroit j’allais vivre, cela ne les concernait plus et de toute façon, ils ne s’en étaient pas souciés lorsqu’ils m’ont dit de faire mes valises et de quitter leur maison. Ils avaient trop hâte que je quitte leur vie pour de bon qu’ils n’ont pas réfléchie. Maintenant qu’ils ne savaient pas où j’étais, comment allaient-ils sauver leur précieuse fille. Quoique, à bien y penser, j’aurais maintenant refusé de le faire alors à moins de m’enlever et de me tenir endormis pour me voler mon sang ou bien mes organes. J’ai soupiré doucement en essayant de me sortir tout cela de la tête. Cela ne me servait à rien de ressasser le passé ainsi. Cela ne me rendrait pas mon rein, ni mon sang et encore moins ma moelle osseuse. Mais ce que les Bourque ignoraient, c’est que bien caché dans mes choses, j’avais mon dossier médical avec toutes les notes et interventions qui m’avait été faite. J’étais encore à réfléchir pour savoir ce que j’allais faire, ils avaient mutilé mon corps, mis ma vie en danger, maltraité… mais vivre avec ses rancœurs, cela pesait lourd sur mon cœur. J’ai ouvert la télévision et j’ai commencé à me promener de chaîne en chaîne à la recherche de quelque chose de bien à écouter. La majorité des chaînes proposaient des films de noël. J’ai soupiré en continuant de chercher mon bonheur quand je suis tombé sur un documentaire sur les Mayas. J’ai laissé jouer pendant que mon esprit continuait de me ramener au passé. Mon premier Noël avec la famille avait été désastreux, mais les noëls suivants n’étaient pas beaucoup mieux. Lilly recevait des tonnes de cadeaux, tous plus magnifiques les uns que les autres alors que moi, je ne devais que me contenter de regarder Lilly déballer ses cadeaux. Le dernier cadeau que j’avais reçu était la poupée de chiffon que le père noël de l’orphelinat m’avait donnée. J’ai vu ma poupée m’être enlevé au profit de Lilly quand celle-ci avait usé de ses larmes et de ses maladies pour attendrir ses parents. J’avais supplié, mais on me l’avait enlevé elle aussi.
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