J’ai regardé William alors que les larmes me montaient aux yeux. Il s’approcha de moi et caressa doucement mes joues.
William : Ma puce, je ne voulais pas t’attrister, je te le promets… Ses types… mon ami et ses frères, leur parent… ils recherchent leur sœur depuis tellement longtemps et s’il y a une chance que ce soit toi… ne devrais-tu pas les rencontrer?
Mélissa : Je ne sais pas William… je ne connais pas ces gens… j’ai peur… et si, ils sont vraiment ma famille, mais qu’au final, ils ne m’aiment pas… la famille qui m’a adoptée… elle m’a fait des choses… Et si, ils voulaient aussi me faire du mal…
Il soupira doucement en plongeant son regard dans le mien. Il n’y avait aucune froideur dans ses yeux lorsqu’il me regardait. Je n’y voyais que de la bienveillance et de la tendresse.
William : Veux-tu me parler de ta famille d’adoption? Tu sais que je peux t’écouter…
J’ai fermé les yeux en soupirant
Amélia : J’ai été adopté à l’âge de six ans, le jour de noël… j’étais tellement heureuse, je croyais que le père noël avait réussi à réaliser mon souhait de noël. Ils m’ont conduit à l’hôpital et le médecin m’a fait des tests… quand le médecin est revenu, il a dit à ceux qui m’avaient adopté que tout était parfait… il m’a donné une nouvelle piqure, mais cette fois-ci, cela m’a endormie…
J’ai dégluti difficilement
Amélia : Lorsque je me suis réveillé, j’étais seule dans la chambre d’hôpital… une infirmière est venue et m’a dit que j’étais très courageuse d’avoir donné un rein à ma nouvelle sœur… qu’elle allait dire à mes parents que j’étais réveillée… ils ne sont jamais venus me voir avant que ce soit le jour de ma sortie d’hôpital… ils discutaient entre eux pour décider ce qu’ils allaient faire de moi, s’ils me gardaient maintenant que leur fille était sauvée ou bien s’ils me retournaient à l’orphelinat… ils m’ont gardé au cas où ils auraient de nouveau besoin d’organe ou de sang ou de moelle osseuse pour leur fille, car j’étais compatible… Ils m’ont fait vivre dans le grenier… m’obligeant à faire le ménage, la lessive, la nourriture, la vaisselle en échange de quoi ils me permettaient de manger un peu à chaque jour et d’aller à l’école…
J’ai senti les larmes glisser sur mes joues
Amélia : J’ai dû lui donner ma moelle osseuse à quelques reprises quand elle a développé une leucémie infantile, puis, elle a eu une anémie atypique nécessitant mon sang… trois à quatre fois par année, ils m’ont obligé à lui donner, même si cela mettait ma santé en jeux… les médecins… ils étaient payés par eux… c’est là que j’ai appris que l’argent pouvait tout acheter, même leur silence. Les enseignants ne me croyaient pas. Personne ne me croyait, car ils étaient riches. Ils disaient que j’étais jalouse de leur fille biologique. Lorsque j’ai eu vingt-et-un an, soit samedi dernier, je suis devenu libre d’eux… Fini d’être humilié par eux, d’être battue d'être volée…
William me regardait avec de la compassion dans le regard. J’avais peur d’y voir de la pitié, mais ce ne fut pas le cas.
William : Merci de me l’avoir raconté ma puce… C'étaient les Bourque n’est-ce pas?
Je lui ai fait signe que oui et il m’attira dans ses bras afin de me cajoler un peu.
William : Les Moore ne sont pas comme eux, je les connais depuis longtemps… J’ai appelé Daniel ce matin et ils ont pris le jet privé de la famille pour venir immédiatement te voir… Ils étaient dans la salle ce soir quand… Lilly, c’est bien cela? Bref, quand elle a essayé de t’arroser avec ce verre de vin, ils étaient là et la seule raison pour laquelle ils n’ont rien fait est que je l’ai empêché de te lancer ce verre de vin.
Il me tendit une photo
William : Regarde, c’est leur maman à ton âge environs.
J’ai essuyé mes yeux et j’ai regardé la photo. N’importe qui aurait facilement pu penser que c’était moi. Comment cela pouvait-il être possible?
Mélissa : Quoi?... Mais… mais…
William : Est-ce que tu acceptes de les rencontrer? Juste les rencontrer… Ils vont vouloir faire un test d’ADN, mais ils vont attendre que tu sois prête pour cela, avec ce que tu viens de me raconter, je comprends que tu ne veuilles pas aller à l’hôpital pour des examens, c’est normal ma puce et nous allons trouver une solution…
Mélissa : D’accord… mais s’il te plait, reste avec moi pendant que je les rencontre… j’ai peur William…
Il m’embrassa sur le front et me serra dans ses bras. Puis, il me demanda de m’assoir sur une des chaises et il alla ouvrir la porte. Trois hommes sont entrés en me souriant doucement. Je les ai regardés en fronçant les sourcils et je les ai reconnus comme étant les clients que j’avais servis en dernier. Le plus jeune s’avança doucement et s’assit sur la chaise devant la mienne alors que les deux autres sont venu se placer de chaque côté de lui. J’ai senti que William revenait se placer derrière moi et qu’il posa ses mains sur mes épaules.
William : Mélissa, celui qui est assis devant toi est mon ami Daniel, sur ta droite, c’est Jonas, le plus vieux de la famille et sur ta gauche, c’est Lucas. Les gars, voici Mélissa, la jeune fille dont je vous ai parlé.
Daniel : Bonjour Mélissa, est-ce que Willy t’a parlé de la raison de notre présence ici?
Mélissa : Oui, vous pensez que je suis votre sœur… pourquoi la cherchez-vous?
Jonas : J’avais dix ans quand elle a été kidnapper. Je m’en souviens comme si c’était hier. Les ravisseurs ont demandé une rançon, une énorme rançon et papa et maman l’ont payée, ils voulaient que leur fille leur soit rendue… mais ils ne l’ont jamais rendu. Papa et Maman ont payé les meilleurs détectives, mais ils ne l’ont jamais retrouvée… Dès que j’ai été majeur, j’ai commencé à la chercher moi aussi, ensuite Lucas, c'est joint à moi et finalement Daniel. Papa et Maman cherchent encore eux aussi. Ils n’ont plus jamais été les mêmes après sa disparition…
Lucas : J’avais huit ans lorsqu’elle a disparu, je ne me souviens pas de façon aussi claire que Jonas de cette journée fatidique, mais je sais une chose, cela fait vingt ans que notre famille recherche notre sœur, nous la voulons de retour afin de lui donner tout l’amour qu’elle mérite, elle est notre princesse…
Daniel : J’avais six ans lorsque notre sœur nous a été enlevée. Je me souviens à quel point j’aimais ma petite sœur et que je ne comprenais pas pourquoi elle n’était plus là. Elle était toujours souriante et enjouée. Et elle me manque… chaque jour, j'ai souhaité la retrouver… tu ressembles beaucoup à notre mère, est-ce que Willy t’a montré la photographie?
Mélissa : Oui… je l’ai vue…
Jonas : Est-ce que tu accepterais de venir à l’hôpital avec nous pour faire un test d’ADN?