Un simple souhait

Chapitre 5

William : Le Luxe… Oui, je dois y rencontrer des clients potentiels vendredi, peut-être que je vous y verrai.

J’ai soupiré doucement, peux habituer d’être sous les projecteurs ainsi. J’étais plutôt celle qui passait inaperçu dans les foules.

Mélissa : Oui, peut-être…

M. Beaulieu : Quel client as-tu prévu de rencontrer déjà?

William soupira doucement

William : La famille Bourque papa. Ils insistent pour me rencontrer personnellement…

Je me suis étouffé à la mention des Bourque. Cela devait être un cauchemar. J’avais pris soins de me trouver un emploi dans un endroit qu’ils ne fréquentaient pas. Avaient-ils su que je commençais à y travailler et c’est pour cela qu’ils avaient choisi ce restaurant, seulement pour venir m’humilier. Miranda tendit la main sur la table et pressa doucement la mienne alors que William et Monsieur Beaulieu me regardaient avec de l’inquiétude dans le regard. J’ai pressé la main de Miranda et j’ai repris mon souffle en essayant de calmer le rythme désordonné de mon cœur.

William : Est-ce que ça va?

J’ai pris une gorgée de mon verre d’eau avant de répondre

Mélissa : Oui… désolée pour cela, j’ai seulement été surprise par le nom…

Il fronça les sourcils en me regardant

William : Vous les connaissez?

Merde, je ne pouvais pas lui dire que cette famille m’avait tyrannisé depuis l’âge de six ans, je ne pouvais lui dire que cette famille m’avait volé un rein et obligé à donner mon sang et ma moelle osseuse afin d’en faire profiter leur fille. De toute façon, il ne me croirait pas. Il était du même monde qu’eux, le monde des personnes riches et moi, je n’étais rien…

Mélissa : Un peu… par les journaux…

Il m’observa attentivement, comme s’il essayait de lire en moi pour résoudre un mystère et il soupira doucement.

William : Je comprends que vous ne me faisiez pas confiance mademoiselle Moore, mais s’il vous plait, n’essayez plus de me mentir.

Merde! Je l’ai regardé avec incrédulité. Ce type avait-il un détecteur de mensonge intégré dans son cerveau?

Mélissa : Oh! Je vois, vous auriez préféré que je vous dise que ce n'étaient pas vos affaires? Il me semble que c’est un peu impoli de répondre ainsi à son futur patron!

J’ai posé mes ustensiles sur le côté de mon assiette et j’ai regardé Miranda.

Mélissa : Je suis désolée Miranda, mais je crois que je viens de perdre l’appétit.

Je me suis levée et sans un mot de plus, j’ai quitté le restaurant. J’avais le cœur gros. Je sais que les gens se posaient des questions me concernant. Mais je n’étais pas prête à y répondre et me faire dire en pleine figure que j’avais menti, même si c’était la vérité, j’avais de la difficulté à l’accepter. En plus de la nouvelle comme quoi, j'allais devoir supporter les Bourque au Luxe vendredi soir… j’espérais seulement qu’ils ne me fassent pas perdre mon emploi. J’avais besoin de cet emploi pour vivre. Je n’étais pas née dans une famille riche et je devais me battre pour survivre.

La seule chance qu’il me restât, c’était qu’étant nouvelle, le propriétaire ne m’affecte pas à leur table. Peut-être alors que je pourrais passer inaperçu. Mais je suis certaine, avec ma malchance légendaire, que j’allais être celle qui allait les servirent. J’ai senti que quelqu’un plaçait une main sur mon épaule et je me suis retourné pour faire face à la menace. C’était William. Il me regardait avec tristesse et confusion

William : Je suis désolé Mélissa. Je ne voulais pas vous blesser.

Je l’ai regardé en soupirant

Mélissa : Pourquoi? Pourquoi me poser tant de question sur moi?

Il me fit un petit sourire

William : Vous m’intriguez Mélissa, vous êtes un mystère pour moi et je veux le percer…

J’ai pesé ses mots dans mon esprit avant de lui répondre

Mélissa : Et après, quand vous allez avoir terminé de vous amuser à percer le mystère que représente ma vie? Quand vous allez vous apercevoir que je ne suis qu’une pauvre orpheline, sans famille, sans amis, sans rien. Qu’une pathétique orpheline que même les parents n’ont pas voulu et qui a été abandonné sur le pas de la porte d’un orphelinat avec seulement un bout de papier indiquant son nom et sa date de naissance, vous allez faire quoi dans votre belle maison de riche, avec votre papa parfait d’un côté et votre maman parfaite de l’autre côté? Je vais vous le dire, les gens comme vous se moque des gens comme moi. Désolé, mais j’en ai fini d’être une farce…

Il captura mes lèvres entre les siennes, dévorant ma bouche. J’ai tenté de le repousser, mais il était beaucoup plus fort que moi. Je suis quand même parvenu à lui mordre la lèvre assez forte pour que je goûte son sang dans ma bouche. Il mit fin au b****r et je l’ai giflé au visage une première fois. Puis quand j’ai voulu le gifler à nouveau, il attrapa ma main et la garda prisonnière dans la sienne.

William : Oui, mes parents sont riches, c’est un fait, mais ma famille n’est pas parfaite. Par contre, je te l’accorde, c’est probablement mieux que d’avoir fini à l’orphelinat. Mais, je ne me suis jamais moqué de ceux qui ont moins de moyens que moi, au contraire. C’est la première fois qu’une fille m’intrigue comme tu m’intrigues, donc je ne sais pas ce qui va se passer par la suite, mais je sais que tu m’intrigues, tu m’attires, je veux apprendre à te connaître et je veux te fréquenter. Je sais que les journaux me décrivent comme un coureur de jupon, mais ce n’est pas la vérité, je te le promets.

J’ai soupiré doucement en fermant les yeux, il en profita pour déposer un doux b****r sur mes lèvres.

William : Je sais que tu n’es pas prête à me faire confiance, ou bien à me parler simplement de ton passer, mais s’il te plait, laisse-moi une place dans ton présent, car j’ai l’impression que tu fais partie de mon futur.

Mélissa : D’accord…

Il m’attira dans ses bras et les referma autour de moi en m’embrassant doucement sur le front, le nez et ensuite les lèvres. Cette fois, il y alla avec douceur et tendresse contrairement avec l’urgence du premier b****r qu’il m’avait donné. J’ai eu un pincement au cœur en réalisant qu’il m’avait volé mon tout premier b****r, mais au moins, cette fois-ci, le vol n’avait pas été douloureux.