William raccrocha le téléphone et regarda Nestor. Il n’avait pas croisé mon regard depuis que nous étions de retour dans le bureau et bien malgré moi, je sentais de la tristesse dans mon cœur.
William : Maintenant Nestor, tu es sous surveillance, si un seul geste de ta part me déplais, tu ne seras plus mon employé est-ce que c’est bien compris?
Le téléphone sonna et William éclata d’un rire froid en décrochant
William : Monsieur Bourque, que voulez-vous encore
Léon : Espèce de stupide imbécile! TU VAS ME LE PAYER TU M’ENTENDS?
William ricana doucement
William : Monsieur Bourque, plus tôt ce soir, vous vouliez que j’épouse votre hideuse fille Lilly et maintenant, vous voulez que je vous paye? Non Monsieur, j’ai ici toutes les preuves des actes de ce soir de votre fille… ma serveuse n’avait rien fait et je peux aisément le prouver. Je me répète, si je vous vois traîner près de mon restaurant à nouveau, ou si l’un de vos contacts viennent ici pour lui faire des problèmes, je vous mènerai à la ruine.
Léon : Vous? Monsieur Beaulieu, vous êtes propriétaire du Luxe?
William : Ente autres choses, oui.
Léon: Mais pourquoi ne pas engager ma fille, vous pourriez apprendre à la connaître…
William : Je n’ai pas besoin d’apprendre à la connaître, j’ai vu suffisamment pour me faire une idée ce soir et ce que j’ai vu me dégoûte. Je ne veux pas d’une telle employée au sein de mon service. Maintenant, je vais raccrocher et ne me rappeler plus jamais.
Il raccrocha le téléphone et demanda à Nestor de sortir du bureau. J’ai hésité à savoir si je devais quitter moi aussi, mais lorsque j’ai voulu sortir, il a saisi ma main pour me garder avec lui…
William : Je ne t’avais pas dit que je possédais le Luxe, je ne voulais pas te rendre mal-à-l’aise…
Mélissa : Non, ça va… tu avais le droit de garder cela pour toi… J’ai cru pendant un instant que tu avais fui toi aussi…
Il soupira doucement
William : Non… je devais aviser Nestor de ne rien faire contre toi… pour ce que cela a servi… et je devais aussi faire chuter la valeur des actions de la compagnie de Bourque… il a osé m’ordonner d’épouser sa pathétique fille… elle me répugne tellement…
Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Pourquoi les Bourque voulaient qu’il épouse Lilly? C’était leur fille chérie… je ne comprenais pas.
William : Je suis désolé que tu aies pensée que j’avais fui… ce n’était pas mon intention, je te le promets… Il y a par contre quelque chose que je dois te dire ma puce… j’ai grandi au Canada, comme tu le sais, dans une petite ville du nom de Montréal. Là-bas, j’ai un bon ami qui s’appel Daniel. Daniel vient d’une famille de quatre enfants, trois garçons et une fille plus jeune qu’eux… Quand la petite avait un an, elle a été kidnapper. Une rançon a été demandée et la famille a payé la rançon pour avoir la petite de retour… mais les ravisseurs n’ont jamais rendu la fillette… La famille a cherché et cherche encore pour avoir des réponses ou encore mieux, trouver la fillette. Elle aurait vingt-et-un an aujourd’hui.
Mélissa : D’accord, et pourquoi tu dois me le dire?
William : Cette petite, elle s’appelle Mélissa Moore, les trois frères sont venus manger ici ce soir et ils pensent que c’est toi. Ils m’ont dit que tu ressembles à leur mère au même âge…
J’avais de la difficulté à respirer, j’étais prise de panique.
William : Que sais-tu de ta famille biologique?
Mélissa : Rien, sinon qu’ils m’ont laissé sur le pas de la porte de l’orphelinat avec une simple note disant mon nom, ma date de naissance et qu’ils ne me voulaient pas…
Il fronça les sourcils en me regardant
William : Qui t’a dit qu’ils ne te voulaient pas? Les responsables de l’orphelinat, ou bien la famille qui t’a adopté?
J’ai soupiré tristement alors qu’un souvenir me remontait à la tête
Flash-Back
Aujourd’hui c’est mon anniversaire, j’ai huit ans. Je suis triste parce que je sais que personne ne va me souhaiter un bon anniversaire. Monsieur et madame Bourque, ils ne veulent pas que je les appelle papa et maman, ils ne m'aiment pas. Je le sais. Ils sont toujours à me punir pour tout, même respirer semble leur causer des problèmes. J’ai senti une douleur intense sur ma joue alors que Madame Bourque venait de me gifler. Je l’ai regardé avec les larmes aux yeux, ne sachant pas ce que j’avais fait cette fois-ci.
Mme Bourque : Espèce de petite ingrate, au lieu d’être dans la lune comme à ton habitude, tu devrais déjà avoir terminé la lessive, ma précieuse Lilly a besoin de ce vêtement pour ce soir. Elle a organisé une fête d’amie et doit être bien habillé!
J’ai soupiré avec tristesse. Lilly avait encore fait venir ses langues de vipère pour m’humilier et me harceler, en plus le jour de mon anniversaire. J’ai senti mes larmes me monter aux yeux…
Mélissa : Madame Bourque, pourquoi vous ne m’aimez pas?
Dans ma tête, ma question était légitime. Elle ricana froidement en me toisant du regard
Mme Bourque : Quel stupide enfant, tu es! Même tes parents ne t’aimaient pas assez pour te garder avec eux! Ils t’ont abandonné et ont laissé une note disant qu’ils ne voulaient pas de toi que tu les répugnais! Considère-toi chanceuse d’avoir un toit au-dessus de ta tête s****e!
J’ai senti les larmes glisser sur mes joues alors que la réalisation de ses cruelles paroles se faisait dans mon esprit. J’avais toujours pensé que mes parents étaient décédés, que c’était pour cela que j’étais à l’orphelinat. Mais en réalité, j’avais été abandonné purement et simplement. J’avais envie de me rouler en boule et de pleurer, mais au lieu de cela, j’ai ravalé courageusement mes larmes et j’ai commencé à nettoyer les vêtements de Lilly.
Je n’étais pas dans ce monde pour être aimée, je n’avais pas le droit d’être heureuse. Lilly s’en assurait avec ses amies à l’école et Monsieur et Madame Bourque à la maison. Ma joue me faisait souffrir, mais j’ai fait comme si rien n’était arrivé. Il n’y avait maintenant qu’une seule employée de maison et elle me traitait, elle aussi, avec mépris. Elle devait s’occuper des repas jusqu’à ce que j’aie douze ans. Dans quatre ans donc, j’allais devoir savoir cuisiner pour nourrir tout le monde…
Fin du Flash-Back