La Femme du Président

CHAPITRE:12 LE RETOUR

Lisbonne

Jamal

Je tournais en rond dans le 10m carré que sous-louait Léa à un petit bonhomme trapus. Chez elle ne respirait pas le luxe mais au moins c'était chaleureux, malgré ses interrogations je n'arrivais pas à me résoudre à lui dire la vérité. Lasse, elle m'a laissé ruminer ma colère en silence.

Après ma prise de tête avec mère je ne savais pas où aller, je voulais simplement m'éloigner afin de faire le point, et vu où j'en suis je me demande si j'ai bien fait de partir. Ma réaction a été excessive certes, mais mère n'avait pas à décider pour moi. J'espère que le temps écoulé lui a permit de reprendre ses esprits et qu'elle va enfin lâcher l'affaire.

Je venais de boucler la fermeture de mon sac sport prêt à partir. Léa posa son regard sur moi en plongeant ses yeux vert dans les miens, elle savait que je ne lui disais pas tout , les torrides nuits passées en sa compagnie n'ont pas réussi à me délier la langue. Ici je voulais tout oublier, oublier ma conversation avec mère, oublier l'existence de cette fille, mais je sens qu'avec toutes les thérapies du monde je n'y arriverai pas. Elle me suit partout comme une ombre par un midi d'été.

Remontant la couette le long de sa peau satinée je compris qu'elle se passait de mes adieux, néanmoins je suis allé déposer un bisou mouillé sur ses délicates lèvres roses avant de filer dans la chambre de la petite qui dormait à poings fermés. Ne voulant pas faire de bruits je sortis en reculant jusqu'au dehors, en remontant la petite ruelle . J'ai chopé le premier taxi direction l'aéroport.

Je venais de récupérer ma voiture garée au parking de l'aéroport international Osvaldo Viera, quand mon regard accrocha sa silhouette. Leila, une fille de joie que j'ai connu lors d'une soirée peu recommandable. Je ne voulais pas qu'elle me reconnaisse, j'ai alors réajusté mes lunettes de soleil remonté les vitres de ma Mazda sport avant de filer à l'anglaise.

Le trajet retour se fit très court, j'avais réussi à échapper au trafic. Devant le portail mes Klaxons se firent très insistants jusqu'à ce que le gardien se décide à m'ouvrir. À peine posé un pied à terre que je me dirige vers les appartements de ma mère, comme je le disais nous devons avoir une conversation et moi je lui dois des excuses.

D'un pas décidé je traversais le long couloir qui conduisait à sa chambre, le bip de mon téléphone me tira de ma torpeur. C'est agacé que j'ai jeté un coup d'œil dessus. J'avançais les yeux rivés sur l'écran quand je sentis un corps étranger entrer en contact du mien.Je n'étais pas prêt, le choc me propulsa en arrière, en un clic je me retrouvais sur le plancher avec un poids en plus.

Le temps de retrouver mes esprits, l'inconnue s'était déjà extirpée de mes bras me broyant les parties au passage.

- Ça va pas non? Tu ne peux pas regarder où tu mets les pieds?

Sans un mot , elle tourna les talons et s'engouffra dans ma chambre.

Stop ... qu'est-ce qui vient de se passer là ? Elle me rentre dedans sans s'excuser et après elle se réfugie dans ma chambre ? Non .. Jamal oublies ces détails c'est peut être une nouvelle employée.

Sans grande conviction je décidai de mettre cet accrochage de côté.. de ma voix grave je criais « Nene » jusqu'à sa chambre.. qui malheureusement était vide.

Bahhh.. je repasserai. Je retournais dans ma chambre histoire de poser mon sac et prendre une douche, en espérant que l'autre maladroite n'y soit plus. Eh ne me regardez pas comme ça.. c'est vrai que plus jeune j'aimais profiter des employées sexy que ma mère engageait.. enfin profiter dans le sens innocent . Mais là j'ai grandi .. enfin vous voyez ? Et je me dois d'être un modèle.

Je tournais le poignet de la porte mine de rien , en pénétrant dans la vaste pièce je ne me suis pas toute suite rendu compte que je n'étais pas seul. Jetant mon sac sport dans un coin j'entrepris de me déshabiller.. j'étais au niveau de mon jean que j'avais retiré à moitié quand elle s'est extirpée de la salle de bain .

C'est son cri de surprise qui m'a alerté. Mon visage s'est confondu en surprise.. puis en colère. Une colère noire que je n'arrivais pas à dissimuler..

- Toi ici?

-....

Aucun son ne sortait de sa bouche. Elle paraissait surprise au départ... ensuite confuse et je crois que ma question n'a rien fait pour arranger les choses.

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans je m'en fou de toi ? Hein? Comment tu as fait pour te retrouver ici? C'est comme ça que tu t'accroches à tous les hommes qui jouent avec toi ?

[...]

Joanna

Une heure plutôt ma belle mère étant venue me chercher pour que je l'accompagne au centre commerciale me trouva à moitié endormie. Elle me dit au revoir avant de me laisser me reposer. À mon réveil après une douche revigorante je suis allée voir si elle était revenue.

Sa chambre était déserte, je suppose donc que non. En revenant dans la mienne je me suis heurtée à un roc.. le couloir étant sombre je n'ai pas pu voir l'intéressé jusqu'à ce qu'il fit entendre sa voix...

Je reçu comme une décharge dans mon corps et mon cœur tomba dans mon ventre... lui là ? Mais depuis quand était- il de retour. Sans demander mon reste je me réfugiais dans la chambre.

Pour me calmer j'ai dû me jeter de l'eau au visage, tout en prenant le temps de me préparer à notre rencontre. Depuis le jour où le mariage a été scellé en son absence, j'appréhendais ce jour..

Arrêtée en face de lui.. je n'étais pas encore au bout de mes surprises. Ce moment que je redoutais tant était enfin sur le point d'arriver.. entre choc et consternation je ne me retrouvais plus. Et encore une fois il a réussi à me blesser au plus profond de mon âme...

Comment peut-il insinuer que je sois un objet que les hommes s'échangent.. cet enfant de lui que je porte ne signifie donc rien à ses yeux ?

Ce mariage comme je m'y attendais n'est donc qu'une farce?

Mon Dieu, mon Dieu ai pitié de moi .. au moment où il me lançait ses invectives une douleur fulgurante me tenailla les entrailles... je me suis alors effondrée dans un bruit de soie...

À suivre