ILe commandant Flottard avait donc résolu de tenter un coup décisif contre la Britannia, avant que le vaisseau de ligne l’eût rejointe et l’aidât à accabler la Rapide sous l’incomparable supériorité de leurs forces réunies. Une heure lui restait à peine. Il fallait que cette heure décidât son salut ou sa perte. C’eût été une insigne folie que la perdre en vaines canonnades contre la Britannia. Le patriotisme du brave marin n’était d’ailleurs pas si aveugle qu’il ne sût rendre justice aux qualités de ses ennemis. Il savait que le courage des Anglais est un courage sur place, un courage tout passif, qui n’avance, mais ne recule pas ; tandis qu’au contraire le courage des Français est un courage d’action, qui se fatigue dans l’immobilité, mais à qui rien ne résiste, quand on le livre sans