CHAPITRE XI Quelqu’un qu’on n’attendait pas C’était le soir ; nous étions en train de dîner ; il faisait un grand vent, un vent de tempête que nous entendions gronder en brusques rafales à travers les arbres du Luxembourg. Ma sœur Henriette pleurait dans son berceau, effrayée par les coups de bourrasque qui la réveillaient à chaque instant. Aschuler et Annette s’occupaient à la cuisine. Subitement, la voix du père Jean s’éleva dans une exclamation émue : « Ah ! c’est gentil ça, Annette ! C’est bien gentil de penser à moi ! ma bonne fille ! mon enfant ! » Aussitôt deux gros baisers retentirent, et Aschuler vint dans la salle à manger avec un petit bouquet de violettes de deux sous ; et, nous le montrant, il dit : « C’est peu de chose cela ; mais ça me fait plaisir. C’est l’anniversai