Chapitre II-2

2975 Words
Aimable et chère enfant,Laissez-moi tout le soin de cette triste affaire ;Ne prenez point des temps le fâcheux caractère :Ne soyez pas comme eux un ennui pour Percy.– Je suis charmée de vous entendre citer une seconde fois votre poète favori, mon père. Nos petits différends sont presque toujours près d’être terminés quand Shakspeare se met de la partie. – Le recueil de ses œuvres était le compagnon fidèle de mon bienheureux maître. Après la Bible, si je puis nommer Shakspeare et la Bible en même temps, c’était le livre dans lequel il puisait le plus de consolations ; et, comme je suis attaqué de la même maladie, il est tout naturel que j’aie recours au même remède. Mais je ne prétends pas avoir le même talent que mon maître pour expliquer les passages obscurs, car je suis peu instruit, et je n’ai appris que l’art de la chasse et le métier des armes. – Vous avez vu Shakspeare, mon père ? – Jeune folle ! je n’étais encore qu’un enfant quand il mourut ; tu me l’as entendu dire plus de vingt fois ; mais tu voudrais écarter les pensées de ton vieux père d’un sujet qui le tourmente. Eh bien ! quoique je ne sois pas aveugle, je puis fermer les yeux, et suivre mon guide. C’est Ben Johnson que j’ai connu, et je pourrais te conter bien des anecdotes de nos réunions à la Sirène où, si l’on faisait grande dépense de vin, on en faisait encore plus d’esprit. Nous n’étions pas occupés à nous envoyer des bouffées de fumée les uns aux autres, ou à tourner vers le ciel le blanc de nos yeux quand nous vidions le pot de vin. Le vieux Ben m’avait adopté pour un de ses enfants en Apollon. Ne t’ai-je pas montré ses vers : – À mon fils chéri, le respectable sir Henry Lee de Ditchley, chevalier baronnet ? – Je ne me les rappelle pas en ce moment, mon père. – Je crois que tu ne dis pas la vérité, petite ; mais n’importe, tu n’obtiendras pas de moi d’autres folles idées en ce moment. Le mauvais esprit a quitté Saül. Il s’agit de décider ce que nous ferons relativement à Woodstock ; si nous l’abandonnerons ou si nous le défendrons. – Mon cher père, pouvez-vous entretenir un instant l’espoir de le défendre ? – Je n’en sais rien ; mais ce qui est certain, c’est que je voudrais encore une petite action pour faire mes adieux. Et qui sait où la bénédiction du ciel peut descendre ! Mais, en ce cas, il faut que mes pauvres vassaux prennent part avec moi à une défense désespérée, et cette idée me retient, je l’avoue. – Ah ! qu’elle vous détermine, mon père : songez qu’il y a un détachement de soldats dans la ville, et trois régiments à Oxford. – Pauvre Oxford ! s’écria sir Henry, dont un seul mot faisait tourner l’esprit indécis vers le premier objet qui se présentait à lui ; siège de la science et de la loyauté ! ces soldats grossiers sont une compagnie qui ne convient guère à tes doctes collèges et aux allées poétiques de ton parc. Mais ta lumière vive et pure bravera le souffle empoisonné d’un millier de rustres, souffleraient-ils comme Borée pour l’éteindre. Le buisson ardent ne sera pas consumé, même par le feu de cette persécution. – Vous avez raison, mon père, et il n’est peut-être pas inutile de vous rappeler que, si quelque mouvement royaliste avait lieu dans un moment si peu propice, ce serait pour eux une raison de traiter l’université avec encore plus de dureté ; car ils la regardent comme le foyer d’où part tout ce qu’on fait en faveur du roi dans ces environs. – C’est la vérité, ma fille, et ces bandits saisiraient le moindre prétexte pour séquestrer le peu de biens que les guerres civiles ont laissés aux collèges. Ce motif, et les dangers auxquels j’exposerais mes pauvres vassaux… Allons, tu m’as désarmé, mon enfant ; je serai calme et patient comme un martyr. – Fasse le ciel que vous teniez votre parole, mon père ; mais la vue d’un seul de ces hommes vous cause toujours tant d’émotion que je crains… – Voudriez-vous me faire passer pour un enfant, Alice ? ne savez-vous pas que je puis regarder un crapaud, une couleuvre, des vipères entrelacées, sans autre sensation qu’un peu de dégoût ? et, quoiqu’une Tête-Ronde, et surtout un Habit-Rouge, soient à mes yeux plus dégoûtants qu’un crapaud, plus venimeux qu’une couleuvre, et plus à craindre que toutes les vipères, cependant je puis maîtriser mon aversion naturelle au point que, s’il en paraissait un en ce moment devant mes yeux, tu verrais toi-même avec quelle politesse je le recevrais. Il parlait encore lorsque le prédicateur militaire sortit de derrière le rideau de feuilles qui le cachait ; il parut inopinément devant le vieux Cavalier, qui le regarda avec surprise, comme si ses paroles avaient conjuré un malin esprit. – Qui es-tu ? lui demanda sir Henry à voix haute et d’un ton courroucé, tandis que sa fille effrayée le tenait par le bras, car elle craignait que les résolutions pacifiques de son père ne pussent supporter le choc d’une apparition si soudaine. – Je suis, répondit le soldat, un homme qui ne craint ni ne rougit de s’appeler un pauvre journalier dans les grands travaux de l’Angleterre ; un simple et sincère partisan de la bonne vieille cause. – Et que diable viens-tu chercher ici ? demanda le chevalier avec fierté. – La bienvenue due aux mandataires des lords commissaires, répondit le soldat. – Tu es aussi bien venu que du sel le serait pour des yeux malades, dit sir Henry : et qui sont tes commissaires ? Le soldat lui présenta sans beaucoup de cérémonie un parchemin que le vieux Cavalier prit entre l’index et le pouce, comme si c’eût été une lettre venant de quelque lazaret ; et il le tint aussi loin qu’il put de ses yeux en le lisant. Il lut tout haut ce qui y était écrit, et, prononçant le nom de chacun des commissaires, il y ajoutait un court commentaire, adressé à Alice à la vérité, mais d’un ton assez haut pour prouver qu’il s’inquiétait peu d’être entendu par le soldat. – Desborough… Le valet de charrue Desborough ; – aussi vil manant que qui que ce soit en Angleterre ; – un drôle qui ferait mieux d’être chez lui comme un ancien Scythe, sous la couverture d’un chariot ! – Au diable ! – Harrison. – Un fanatique sanguinaire ! – un enthousiaste exalté qui lit la Bible avec tant de profit, qu’il ne manque jamais d’un texte pour justifier un assassinat ! – Au diable ! – Bletson. Un vrai républicain ; – un bleu foncé, – un membre du club de la Rota d’Harrison, cerveau timbré, plein de nouvelles idées de ce gouvernement dont le but le plus clair est de mettre la queue où devrait être la tête ; – un drôle qui vous abandonne les statuts et les lois de la vieille Angleterre pour bavarder de la Grèce et de Rome ; – qui voit l’aréopage dans la salle de Westminster, et qui prend le vieux Noll pour un consul romain : sur ma foi ce sera plutôt un dictateur pour eux. – N’importe ! – au diable comme les autres. – Ami, dit le soldat, je voudrais agir civilement avec vous ; mais ce que je dois aux saints hommes au service de qui je suis ne me permet pas d’entendre parler d’eux avec ce ton d’irrévérence et de mépris. Et, quoique je sache que vous autres malveillants vous croyez avoir le droit d’envoyer qui vous convient au diable votre père, il est inutile que vous l’invoquiez contre des gens qui ont dans l’esprit de meilleurs espérances, et des paroles plus convenables dans leur bouche. – Tu n’es qu’un fanatique valet, répliqua le chevalier, et pourtant tu as raison dans un certain sens ; car il est inutile de maudire des gens qui sont déjà aussi damnés et aussi noirs que la fumée de l’enfer. – Je vous invite à vous modérer, continua le soldat, si ce n’est par conscience ; du moins par politesse. Proférer des jurements impies ne convient pas à une barbe grise. – Quand ce serait le diable qui l’aurait dit, s’écria le chevalier, c’est la vérité ; et je rends grâces au ciel d’être en état de suivre un bon conseil, même quand il vient du malin esprit. Ainsi donc, l’ami, quant à tes commissaires, tu peux leur dire que sir Henry Lee, grand-maître de la capitainerie de Woodstock, possède la jouissance de la Loge du parc, taillis, hautes futaies, et toutes leurs dépendances, par un droit aussi bien établi que celui qu’ils ont sur leurs propres biens, – c’est-à-dire si quelqu’un d’entre eux possède d’autres biens que ceux qu’il a acquis en volant d’honnêtes gens. Néanmoins sir Henry cédera la place à ceux qui ont mis la force en place du droit, et il n’exposera pas la vie d’hommes loyaux et estimables lorsque toutes les chances sont évidemment contre eux. Mais, en faisant cette reddition, il proteste que ce n’est de sa part, ni une reconnaissance de l’autorité desdits commissaires, ni un acte de crainte, son unique but étant d’éviter l’effusion du sang anglais, car il n’en a été que trop répandu depuis un certain temps. – C’est bien parlé, dit le mandataire des commissaires ; et par conséquent rendons-nous, je vous prie, dans la maison, afin que vous puissiez me faire la remise des vases et ornements d’or et d’argent appartenant au Pharaon égyptien qui vous en a confié la garde. – Quels vases, et appartenant à qui ? s’écria l’impétueux vieillard. – Chien non baptisé ! parle du roi martyr avec plus de respect en ma présence, ou tu me forceras à traiter ton vil cadavre d’une manière indigne de moi. Et repoussant sa fille, qui était appuyée sur son bras droit, il porta la main à sa rapière. Son antagoniste, au contraire, conserva tout son sang-froid, et, faisant un geste de la main, afin que ce qu’il allait dire fit plus d’impression, il reprit avec un ton calme qui ne fit qu’exaspérer le courroux de sir Henry : – Mon bon ami, soyez tranquille, s’il vous plaît, et ne faites pas tant de bruit. Quand on porte des cheveux gris, et quand on a le bras faible, il ne convient pas de crier et de s’emporter comme un ivrogne. Ne me mettez pas dans la dure nécessité d’employer pour ma défense les armes de la chair ; mais écoutez la voix de la raison. – Eh ! ne vois-tu pas que le Seigneur a décidé cette grande querelle en faveur de nous et des nôtres, contre toi et les tiens ? – Démets-toi donc paisiblement de ta charge, et laisse entre mes mains les biens qui ont appartenu à l’Homme qu’on nommait Charles Stuart. – La patience est une bonne monture, mais elle regimbe quelquefois, dit le chevalier hors d’état de réprimer plus longtemps sa colère : il détacha la rapière suspendue à son côté, en donna un coup au soldat, la tira du fourreau qu’il jeta en l’air et qui resta accroché à une branche d’arbre, et se mit en défense. Le soldat sauta légèrement en arrière, se débarrassa de son grand manteau, et, tirant son estoc, se mit en garde. Les fers se croisèrent avec bruit, tandis qu’Alice, au comble de la terreur, appelait du secours à grands cris. Mais le combat ne fut pas de longue durée. Le vieux Cavalier avait attaqué un homme à peu près aussi habile que lui dans le maniement des armes ; bien mieux, le soldat possédait encore toute la force et toute l’activité dont le temps avait privé sir Henry, et avait le sang-froid que ce dernier avait perdu dans la violence de sa colère. Dès la troisième passe, l’épée du chevalier sauta en l’air, comme si elle eût voulu aller rejoindre le fourreau, et son maître, rouge de honte et de colère, se vit désarmé et à la merci de son adversaire. Le républicain ne montra nulle envie d’abuser de sa victoire ; ni pendant le combat ni après son triomphe, il ne laissa voir aucune altération dans l’air grave et sévère de sa physionomie. Un combat où il s’agissait de la vie et de la mort lui semblait une chose aussi familière et aussi peu à craindre qu’un assaut au fleuret. – Le ciel t’a livré entre mes mains, dit-il, et, d’après la loi des armes, je pourrais te frapper sous la cinquième côte, comme Asahel fut frappé de mort par Abner, fils de Nun, lorsqu’il suivait la chasse sur la montagne d’Ammah, qui est en avant de Giah sur le chemin du désert de Gibéon ; mais loin de moi l’idée de répandre quelques gouttes de sang qui coulent encore dans tes veines. Il est vrai que tu es le captif de mon glaive et de ma lance ; mais comme tu peux sortir du mauvais chemin et entrer dans la voie droite si le Seigneur t’accorde du temps pour te repentir et te corriger, pourquoi ce temps serait-il abrégé par un pauvre pécheur qui, à la vérité, n’est qu’un vermisseau comme toi ? Sir Henry Lee était encore confondu, et hors d’état de répondre, quand on vit arriver un quatrième personnage, que les cris d’Alice avaient fait accourir. C’était Jocelin Joliffe, un des gardes du parc, qui, voyant où en étaient les choses, fit brandir son gros gourdin, arme qu’il ne quittait jamais, et lui ayant fait dessiner la forme d’un 8 au-dessus de sa tête, il allait le faire tomber comme la foudre sur le soldat si le chevalier ne l’eût arrêté. – Il faut maintenant que nous portions le bâton baissé, Jocelin, lui dit-il ; le temps de le lever est passé. Il est inutile de vouloir lutter contre un roc. – Le diable a pris l’ascendant, et il nous donne nos esclaves pour maîtres. En ce moment un autre auxiliaire sortit du fond du bois pour venir au secours du chevalier ; c’était le gros chien loup, dogue par sa forme et presque par sa légèreté. Bevis, dont nous avons déjà parlé, était la plus noble des créatures de son espèce qui aient jamais terrassé un cerf. Son poil était de la couleur de celui du lion ; il avait le museau noir, et ses pieds de même couleur étaient bordés tous quatre avec régularité d’une ligne blanche ; aussi docile que hardi et vigoureux, ces mots. – À bas, Bevis ! – prononcés par son maître à l’instant où il allait s’élancer sur le soldat, changèrent ce lion en agneau. Au lieu de sauter sur lui, il tourna tout autour, le nez toujours dirigé de son côté, comme s’il eût employé toute sa sagacité pour découvrir qui était cet étranger que, malgré son apparence suspecte, il lui était enjoint de respecter. Il fut probablement satisfait, car il quitta son air menaçant, baissa les oreilles, rabattit son poil hérissé, et remua la queue. Sir Henry, qui avait beaucoup d’égards pour la sagacité de son favori, dit à voix basse à Alice : Bevis est de ton opinion ; il me conseille de me soumettre. – Je reconnais ici le doigt de Dieu ; il veut punir l’orgueil, qui a toujours été le défaut de notre maison. – L’ami, continua-t-il en se tournant vers le soldat, tu viens de terminer une leçon que dix ans d’infortunes constantes n’avaient pas pu encore rendre complète. Tu m’as démontré ma folie, qui était de penser qu’une bonne cause peut donner de la force à un faible bras. Dieu me pardonne cette pensée, mais on serait tenté de renier sa foi et de croire que la bénédiction du ciel est toujours pour le plus fort. Les choses n’iront pas toujours ainsi ; mais Dieu connaît son temps. Jocelin, ramasse ma rapière de Tolède, que tu vois par terre, et cherches-en le fourreau accroché à une branche d’arbre. – Ne tirez pas ainsi mon manteau, Alice et n’ayez pas l’air d’être si effrayée je vous promets que je ne me presserai pas désormais de mettre au jour ma rapière. – Quant à toi, brave homme, je te remercie, et je ferai place à tes maîtres sans autres disputes et sans cérémonie. Jocelin, qui est plus près que moi de ton rang, te mettra en possession de la Loge et de tout ce qui en dépend. – Joliffe, ne cherche à rien cacher ; qu’ils aient tout. Quant à moi, mes pieds ne passeront plus sur le seuil de la porte. – Mais où loger cette nuit ? je ne voudrais déranger personne à Woodstock… Ah ! oui, il faut que cela soit. – Jocelin, Alice et moi nous allons nous rendre dans ta chaumière, près de la fontaine de Rosemonde ; tu nous donneras le couvert de ton toit, du moins pour une nuit. Tu nous feras bon accueil, n’est-il pas vrai ? – Comment donc ! – un front soucieux ! Il est certain que Jocelin paraissait embarrassé : il jeta d’abord un regard sur Alice, leva ensuite les yeux vers le ciel, les baissa vers la terre, les tourna successivement vers les quatre points cardinaux, et murmura enfin : – Bien certainement, sans contredit ; – mais je voudrais y aller d’avance pour mettre la maison en bon ordre. – En bon ordre ! – Tout y sera en assez bon ordre pour des gens qui bientôt se trouveront peut-être heureux de coucher sur de la paille fraîche dans une grange. – Mais si tu ne te soucies pas de recevoir chez toi des personnes suspectes, des malveillants, comme on dit, parle franchement et n’en rougis pas. Il est vrai que tu étais en guenilles quand je t’ai pris à mon service ; que je t’ai fait ensuite garde forestier, mais qu’importe ? les marins ne songent au vent que lorsqu’il favorise leur voyage. Des gens plus élevés que toi ont changé avec la marée ; pourquoi un pauvre diable tel que toi n’en ferait-il pas autant ? – Que Dieu pardonne à Votre Honneur de me juger si durement ! La chaumière est à vous, telle qu’elle est, et il en serait de même si c’était le palais d’un roi, ce que je voudrais pour l’amour de Votre Honneur et de miss Alice. Seulement – seulement – je désirerais que vous me permissiez de prendre l’avance, dans le cas où il s’y trouverait quelque voisin, comme aussi pour – pour préparer tout ce qui peut être nécessaire à Votre Honneur et à miss Alice, et – enfin, pour mettre un peu d’ordre dans la maison, et faire que tout paraisse à sa place. – Cela est parfaitement inutile, répondit le chevalier pendant qu’Alice avait la plus grande peine à cacher son agitation. Si ta maison est en désordre, elle n’en convient que mieux à un chevalier qui s’est laissé désarmer. Si rien n’y est à sa place, elle ressemble au reste du monde, où tout est bouleversé. Conduis cet homme à la Loge. Quel est ton nom, l’ami ? – Joseph Tomkins est mon nom suivant la chair, répondit le soldat. Les hommes m’appellent Joé l’Honnête ou Tomkins le Fidèle. – Si ces noms sont mérités, dit sir Henry, tu es un vrai joyau, vu le métier que tu as fait ; et s’ils ne le sont pas, ne t’en inquiète pas, Joseph, car si tu n’es pas foncièrement honnête, tu n’en as que meilleure chance pour être estimé tel. Il y a longtemps que le nom et la chose sont allés de différents côtés. Adieu, et je dis également adieu au beau Woodstock. À ces mots le vieux Cavalier se détourna, prit le bras de sa fille sous le sien, et ils s’enfoncèrent tous deux dans la forêt.
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