XIXKatia était donc partie. Il me fallait rester désormais plus seule et plus orpheline que jamais. J’entrais malgré moi dans une autre existence, et comme un esquif balancé par les flots, je suivais la vague qui voulait me porter. Ce fut un grand évènement pour moi que le départ de la famille du prince pour Moscou. Je restai seule avec Mme Léotard. Quinze jours après, nous reçûmes avis que le retour de la famille était remis à une époque indéterminée. La gouvernante ne pouvait, pour des raisons particulières, se rendre à Moscou. Le prince qui l’estimait, écrivit à sa fille aînée, Alexandra Mikaïlowna, de nous prendre toutes les deux chez elle : je n’ai pas encore parlé d’Alexandra-Michaïlowna parce que jusqu’à présent je n’avais eu l’occasion que de la voir une seule fois. C’était une