XVIIIMarguerite m’avait compris. Elle demeura d’abord interdite, silencieuse, et fut comme terrassée par l’émotion. Mais cette émotion ne dura qu’un instant. Elle se jeta à genoux près de moi, et me prit fiévreusement la tête dans ses deux mains. « N’as-tu pas honte de te décourager ainsi ? Lève-toi, mon pauvre Édouard, et marchons. Vois donc comme il se fait tard ! – Nous sommes perdus, égarés, je ne sais où, et par ma faute ! – Tais-toi ! reprit-elle avec force. Je ne veux pus que tu parles ainsi ! Marchons toujours, nous finirons bien par rencontrer une cabane de bûcheron ou une maison forestière ! – Marcher ! c’est bon à dire ; mais où ? dans quelle direction ? Ah ! comme ce Michel nous a trompés !… et comme j’ai été coupable de vous mener si loin !… Mon Dieu ! mon Dieu ! qu’est-c