XVIIPour le coup, j’eus enfin conscience de mes torts. Pauvre Marguerite ! comme elle avait couru ! Comme sa petite tête avait dû travailler en chemin ! Son front était mouillé de sueur, ses joues étaient empourprées par la rapidité de la marche. Sans lui laisser le temps de formuler ses reproches : « Mon Dieu ! lui dis-je, comment se fait-il que tu sois venue toute seule et de si loin ! » Elle me força à la regarder en face. « Est-ce que je pouvais agir autrement ?… Tiens, Édouard, la seule chose qui me console, c’est que tu n’es pas né pour le mensonge… Tu te trahiras toujours. Crois-tu donc que je n’aie pas vu que tu me cachais quelque chose ? – Alors tu n’es pas allée à Niederhaslach ? – Non ; j’étais si inquiète, si tourmentée que j’ai fait arrêter la voiture au deuxième tournant