XVIQuand je me réveillai, ma première pensée fut de courir à la fenêtre pour interroger l’horizon. La matinée était radieuse. Un petit vent frais faisait trembler les feuilles ; mais c’était le vent du nord, signe de beau temps et de soleil. Des nuages blancs, semblables à des fumées légères, couraient dans le ciel bleu : l’air sentait bon, et de tous les points de la vallée m’arrivait la chanson joyeuse des merles, des pinsons, des moineaux francs et des grives, qui se réjouissaient à leur manière de la beauté du jour. La première moitié de la journée s’écoula tristement. Nous ne savions que faire de notre temps ; jamais les heures ne m’avaient paru si longues. J’errais comme une âme en peine autour de la ferme : je passais en revue les travaux de l’étable, de la laiterie et de la buande