XIVLa nuit porte conseil. Dès le lendemain mon père appela Gottlieb dans la salle à manger, où il se promenait de long en large depuis une heure. « Tu vas partir pour la coupe, dit-il, et tu iras dorénavant chaque matin avec les bûcherons. – C’est cela, mon colonel, j’aurai l’œil sur le petit. – Eh non ! pas de surveillance. S’il se croit prisonnier, il aura envie de se sauver, quoique le diable m’emporte si je vois l’intérêt de ce petit à quitter un bon gîte pour s’en aller retrouver les gredins qui l’ont meurtri de coups ! Mais tu as raison, Gottlieb ; il peut avoir découvert quelque chose, et il est bon de s’en assurer. » La porte de la salle à manger était entrouverte. De la salle d’études nous avions tout entendu. Après avoir congédié Gottlieb, mon père vint nous rejoindre. « Veu