XIIIMon père monta dans son cabinet ; il s’assit dans son grand fauteuil de cuir, et quand chacun, y compris Gottlieb, fut en place, l’oreille tendue pour écouter ses explications, voici ce qu’il nous apprit : Depuis trois semaines environ, les forêts des Vosges étaient traversées, à de courts intervalles, par de malheureux soldats, épaves échappées pour la plupart de l’armée de la Loire, essayant de se rapatrier, et suspects, es uns comme maraudeurs, les autres d’avoir trempé dans des complots politiques. Ces pauvres gens, originaires de l’Alsace, cherchaient surtout à regagner leurs villages sans éveiller les soupçons. Ils comptaient y vivre cachés par les leurs, et ils espéraient pouvoir attendre en paix le jour où, grâce à l’oubli, il leur serait permis de reparaître à visage découve