37Ojsternig éperonnait son cheval avec fureur, tenant les brides d’une seule main. Son bras gauche pendait le long de son corps et il sentait à chaque bond de l’animal une pointe de douleur aiguë, là où la flèche s’était plantée. Derrière lui Agomar et trois cavaliers, seuls survivants du guet-apens des rebelles, protégeaient sa retraite. Il se souvenait à peine de ce qui s’était passé. Pendant la descente du convoi vers la Raühnvahl, il avait soudain entendu claquer des dizaines d’arcs et siffler une volée de flèches. Le soldat à ses côtés avait porté la main à sa gorge et s’était écroulé sur lui, éclaboussant sa tunique de sang. D’autres étaient tombés au sol avec un gémissement. Son cheval, pris de panique, l’avait presque désarçonné. C’est à ce moment qu’une flèche l’avait atteint au