Le vieux Raphael lui avait appris à grimper dans les rochers. D’abord de petites escalades de dix verges, attaché à une corde. Il était tombé, s’était relevé, était tombé à nouveau. Et puis un jour, à mains nues et seul, il avait atteint le sommet du Doigt de Moïse. Là-haut, sur la roche nue et gelée, il s’était assis pour manger une tranche de jambon et du pain rassis. Pour la première fois, il s’était senti libre. Il avait sorti le livre de Raphael et avait lu à voix haute. Un aigle, dans le ciel, exerçait ses petits à plonger en piqué, pour qu’ils puissent ensuite attraper les marmottes et les lapins. Pour la énième fois, Mikael avait lu dans ces mots latins l’histoire du garçon qui tuerait un jour le prince d’Ojsternig. Il était incapable d’en inventer une autre. Mais Raphael lui avait