Histoire des bonnes fortunes DE M. LE CHEVALIER DE BRILLANTIN Un de mes amis, qui était cocher bourgeois, me proposa un jour d’entrer au service de M. le chevalier de Brillantin, pour mener sa diligence ; et je donnais là-dedans, parce que je ne savais pas ce qu’en vaut l’aune. C’est la plus fichue condition qu’on puisse imaginer. Je me souviendrai toujours qu’un matin, qu’il y avait tout plein de créanciers dans son antichambre, il donna des coups de bâton aux uns, des coups de pied dans le c*l aux autres ; de façon que, comme par son commandement, j’avais aidé à les mettre dehors, ils se mirent cinq ou six après moi, dans la rue, où ils m’équipèrent en enfant de bonne maison : cela fit qu’avec les coups de plat d’épée qu’il me donnait en particulier, je le laissai là ; et puis affûte-