Histoire de Madame Allain ET DE M. L’ABBÉ EVRARD Ce fut tout bonnement et par un cas fortuit du hasard que j’entrai au service de cette dame. Comme elle passait un jour sur le Pont-Neuf, un fiacre accroche son équipage si tellement fort, que son cocher tombe à bas, sans pouvoir remonter. Comme j’étais là présent en personne, je m’offre à monter sur le siège, ce qu’elle accepte. Son cocher ne pouvant plus mener depuis sa chute, elle le fit son portier ; et moi, j’ai pris sa place. C’était une brave dame, veuve sans enfants, de quarante-deux ans environ, qui avait été belle femme, et qui en avait encore de beaux restes. Il y avait dans la maison M. l’abbé Evrard, qui conduisait tout. Il était gras comme un moine, et cependant il ne mangeait guère que des petits pieds ; son visage était f