Histoire de M. Bordereau COMMIS À LA DOUANE AVEC MADAME MINUTIN M. Périgord, mon pays, pour qui je menais le carrosse, étant mort, sa veuve se défit de tout, de sorte que me voilà sur le pavé. J’allai me proposer à un de mes amis qui louait des remises dans la rue des Grands-Augustins. Comme j’avais un bon habit sur le corps, il me donna un équipage à mener. J’allais, tous les jours l’après-dinée, prendre M. Bordereau, qui était un des gros de la Douane, chez lui, pour le mener tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, et presque toujours avec des dames, que ce n’était pas de la guenille. Un jour, je le mène au bout du c*l-de-sac de l’Orangerie, d’où il entre dans les Tuileries, et nous restons à jaser, son laquais et moi, de choses et d’autres ; et comme il me disait souvent les tenants et