XXVSelon la loi arabe, la Mauresque était voilée ; mais ses grands yeux noirs et ses beaux bras nus chargés de gros bracelets disaient à Nicolas qu’elle était belle. Et puis sa voix était mélodieuse comme un chant, et plusieurs fois depuis deux minutes, le soldat avait frissonné en rencontrant son haleine parfumée. – Ne crains rien, dit-elle, ni les hommes qui te gardaient, ni le chef ne s’éveilleront. C’est moi qui prépare les pipes chaque soir, et j’ai coutume de mélanger au tabac un grain d’opium. Cette dose n’empêcherait point mon vieil époux de s’éveiller au moindre bruit. Mais ce soir, je l’ai triplée, et la poudre viendrait à parler qu’il ne s’éveillerait pas. Tu as sauvé mon père, tu m’as sauvée, moi et mes sœurs ; je veux que tu me doives la vie à ton tour… Il s’enivrait au s