XVIIMichel Legrain, après le tirage, emmena Nicolas chez lui. L’ancien brigadier n’était pas devenu fier en prenant l’épaulette ; il vint, sans façons, souper chez Michel, et tous deux n’eurent pas grand-peine à consoler le jeune homme. Celui-ci disait : – Je ne partirai pourtant pas sans aller voir mes frères. Le lieutenant tira sa moustache grise d’un air d’humeur : – Vois-tu, mon garçon, dit-il, tu es un peu comme un fruit sain qui s’est trouvé parmi des fruits pourris. Puis qu’on l’a mis à part, assez à temps pour qu’il ne soit pas piqué, il ne faut pas qu’il soit mêlé de nouveau à ceux qui le sont. Tes frères te recevront avec des injures ; il n’y a que ta sœur qui vaille quelque chose. Quand tu iras rejoindre, eh bien ! tu passeras par le Val et tu la verras. – Mais enfin, insis