XXVIIIl y a vingt ans, le voyageur qui s’endormait le soir, en sortant d’Auxerre, sur la grand-route de Paris à Lyon, s’éveillait aux premiers rayons du soleil de l’autre côté de la petite ville d’Avallon, au pied d’une côte si roide que le conducteur ne manquait pas d’ouvrir la portière de chaque compartiment en disant : – Messieurs les voyageurs seraient bien aimables de monter la côte à pied. D’ordinaire on ne se faisait pas prier. Il fallait une heure pour arriver au sommet de la montagne. Mais, arrivé là, le voyageur s’arrêtait surpris et comme dominé par la sauvage splendeur du paysage qu’il avait sous les yeux. Derrière lui, Avallon, vieille ville fortifiée, nid d’aigle arrondi sur un rocher, au bas duquel un torrent clapote sur des cailloux bleus. À droite et à gauche de gran