V La revue des hommes de l’Ouest Monmouth était alors dans sa trente-sixième année. Il se distinguait par ces grâces superficielles qui plaisent à la multitude et mettent un homme en état de prendre la direction d’une cause populaire. Il était jeune. Il avait la parole facile et spirituelle. Il était habile dans tous les exercices qui conviennent à un soldat et à un homme. Pendant qu’il parcourait l’Ouest, il n’avait point jugé au-dessous de lui d’embrasser les jeunes villageoises, d’offrir des prix pour les sports champêtres, et de disputer, chaussé de bottes, la palme de la course à pied avec les plus agiles des paysans courant nu-pieds. Il était d’un naturel vain et prodigue, mais il excellait en cette sorte de magnificence qui frappe les yeux, et dans cette générosité insoucian