IÀ partir de ce moment, d’incessantes calamités assaillirent les naufragés de la Rapide. Un ouragan s’éleva après plusieurs jours d’une navigation tranquille. La nuit devint sombre, la pluie tomba par torrents, le vent déchira la grande voile et renversa le mât qui la portait. Chaque coup de mer ébranlait fortement les ais mal joints du radeau, en distendait les attaches, et menaçait de le disloquer tout à fait. Les vagues, en s’élançant par-dessus ce fragile plancher, renversaient les hommes et les précipitaient violemment les uns sur les autres. Des cris de douleur et de désespoir s’élevaient de tous côtés et se mêlaient confusément aux bruits de la tempête. Le capitaine Flottard conservait heureusement toute sa présence d’esprit. Simon Barigoule était calme aussi, mais il grommela