IIPour comble de malheur, un de ces caprices de température qui sont fort communs dans les climats où l’on se trouvait, fit succéder le calme à l’ouragan de la veille. Pas une ride sur la mer, pas un souffle dans l’air. La voile, que le Commandant avait fait réparer, retombait tristement le long du mât. Les rames, arrachées par les vagues, avaient été rétablies tant bien que mal ; mais les fatigues, les privations, et surtout le découragement, avaient mis l’équipage dans l’impossibilité de s’en servir. Elles flottaient de chaque côté du radeau, comme les ailes pendantes d’un oiseau expirant. Rien ne peut peindre les souffrances morales qui résultèrent de cet état de choses. Je ne sais si, en pareil cas, un calme plat n’est pas mille fois plus horrible que la plus horrible tempête. C’est a