VIII« Mais Laroutine n’était pas au bout de ses peines, en même temps que de ses voyages. Il eut l’imprudence de narrer tout ce qu’il avait fait, entendu et vu. Le ciel le punit par où il avait péché. Personne ne voulut croire celui qui n’avait jamais cru personne. Ses récits de l’autre monde furent traités de mensonges, et tout au moins de billevesées ; c’est même depuis ce moment que l’on se sert généralement du mot de Lunatiques pour désigner les gens à lubies. Enfin, comme il persistait dans ses dires, on l’appela maniaque et visionnaire. Ses collatéraux convoitaient depuis longtemps l’immense fortune qu’il avait rapportée de là-haut, en rubis, en émeraudes, en diamants et autres gravois du pays. Ils le firent interdire juridiquement, sous prétexte de folie. Ce procédé le rendit furieu