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Les Aventures de Robert-Robert

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Extrait : "Où le flot, où le vent devaient-ils les pousser ? C'est ce qu'ignoraient les malheureux qu'un fragile amas de planches ballottait ainsi sur l'immensité ; mais, tel avait été le péril passé qu'ils se croyaient sauvés dans le présent, bien qu'une simple distance de quelques lignes les séparât de cette mer qui, sous leurs yeux, depuis si peu d'heures, avait dévoré tant de leurs camarades !"

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.

• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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I
IOù le flot, où le vent devaient-ils les pousser ? C’est ce qu’ignoraient les malheureux qu’un fragile amas de planches ballottait ainsi sur l’immensité ; mais, tel avait été le péril passé, qu’ils se croyaient sauvés dans le présent, bien qu’une simple distance de quelques lignes les séparât de cette mer qui, sous leurs yeux, depuis si peu d’heures, avait dévoré tant de leurs camarades ! Leur joie allait jusqu’au délire. Ils riaient, sautaient, se pressaient la main, se félicitaient, s’embrassaient avec la plus sincère effusion de cœur. Ils étaient d’ailleurs si las d’émotions terribles, si énervés de jeûnes, si épuisés de travaux, qu’ils n’avaient plus la force de penser à l’avenir. Le Commandant leur fit distribuer, pour cette fois seulement, double ration de biscuit et d’eau-de-vie. Ils trinquèrent joyeusement à sa santé, à celle de l’Empereur, à la gloire de la France, à l’heureuse navigation de leur fragile véhicule. Après quoi, n’ayant rien de mieux à faire que s’abandonner à la Providence, ils s’étendirent pêle-mêle sur l’humide couche que leur offrait le radeau, et y dormirent, peut-être, du plus paisible sommeil qu’ils eussent goûté jamais. Le docteur allait de l’un à l’autre, employant le peu de bandelettes et de charpie qu’il venait de sauver avec sa trousse, à panser ceux qui avaient reçu les plus fortes contusions, les plus graves blessures. Son admirable dévouement ne se démentait non plus en aucune circonstance. Lavenette était fort content, sans doute, d’en avoir été quitte pour quelques meurtrissures ; mais ses habits imprégnés d’eau refroidissaient singulièrement sa joie, depuis surtout que la nuit était venue. L’étroit lit de bois où le confinaient ses voisins, rappelait peu d’ailleurs l’élasticité du jeune duvet des oies de la Bretagne. Ce lit même, çà et là, était rembourré de quelques clous. On eût remarqué notamment, à la hauteur de son dos, une petite pointe qui l’aiguillonnait vivement. Il avait beau changer de position et se retourner sans cesse, comme la carpe sur la poêle où elle frit : il ne pouvait se soustraire aux piquantes atteintes de cette importune ennemie. Le pauvre homme continuait donc de maugréer. « – Mais, au nom de Dieu, le Père tout-puissant, quand donc finira cette avalanche de catastrophes qui m’écrase sans relâche, depuis que j’ai eu la sottise de tomber dans leur ville flottante ? Elle est jolie maintenant, leur ville flottante ! Va la chercher, ta ville flottante ! Va la repêcher !… Je serais curieux de savoir comment M. de La Harpe aurait appelé l’espèce d’écuelle plate où nous sommes en ce moment !… (Maudit clou !…) Tu l’aurais sans doute appelé un bourg flottant, imposteur ! (Oh ! là là…) Et dire qu’il ne m’a pas même été possible de sauver la moindre pantoufle, la moindre robe de chambre, le moindre bonnet de nuit ! Moi qui crains tant le serein ! Et le froid aux pieds ! Et l’humidité surtout !… (Aïe !…) Moi qui suis si délicat, et qui ne devrais jamais sortir d’une boîte de coton !… Aussi, gare les rhumes !… Si du moins j’avais quelque lait de poule pour me réchauffer un peu, je passerais encore sur le reste ! (Satanée pointe !…) » Ainsi se lamentait Lavenette. Son jeune compagnon se livrait en ce moment à des réflexions moins sybarites. L’air était frais, mais pur ; le ciel avait repris toute sa sérénité ; la lune resplendissait sur l’azur des tropiques ; la mer ne grondait plus : elle berçait mollement le dernier asile de ses victimes ; de faibles vagues, dont l’œil rasait horizontalement la surface, simulaient une vaste plaine de pierres précieuses, enchâssées d’argent, dont les brillants monceaux se seraient éboulés sans cesse. Ce spectacle avait un charme poétique dont la jeune imagination de Robert-Robert ne pouvait se défendre. Il s’assit près du Commandant, se coucha à demi, appuya sa tête sur sa main, et s’abandonna curieusement à cette mélancolique contemplation. Et alors, d’extase en extase, de rêve en rêve, de souvenir en souvenir, sa pensée s’envola, à travers les espaces, vers ce toit maternel d’où, en ce moment même, de touchantes prières s’élevaient au ciel pour lui, doux parfum, doux encens de l’âme. Quant au Commandant, il s’assit gravement au gouvernail, en face de sa boussole, et veilla seul au salut de tous.

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