II Autrefois Georges Zapolsky, comte d’Arnstein du chef de sa mère, avait dans les veines un mélange de sang autrichien et de sang hongrois ; mais le type sarmate s’était presque entièrement effacé chez lui ; sa mère était Allemande. Un jour, au retour d’une campagne, le comte Frédéric Zapolsky vit, dans la longue avenue de chênes du vieil Œdenburg, venir au-devant de lui, à la tête de nombreux vassaux, la comtesse, portant dans ses bras son fils, ce fils unique, né la veille de son départ, et le cœur lui battit de joie et d’orgueil. Dès qu’il tint entre ses mains cet enfant frêle, blond et rose, son front se plissa soudainement, comme de honte et de confusion. « Par saint André ! murmura-t-il, celui-là ressemble plus à un Saxon qu’à un Magyar !… Quelle figure fera-t-il un jour à la ch