I
Sous le capuchon
Dans les plaines de la Bosnie, entre les monts Cémerno et les forêts de l’Herzégovine, aux premières lueurs du matin, une jeune fille était, en train de couper des joncs sur le bord d’un étang ; quelques hommes, étrangers au pays, parurent tout à coup de son côté. Par un sentiment de pudeur, l’enfant se masqua la figure avec une touffe de roseaux qu’elle tenait à la main, et, par un mouvement de curiosité, les étalant en éventail, à travers les tiges à peine écartées, heureuse de voir sans être vue, elle regarda. Ces hommes étaient couverts de poussière et paraissaient avoir fait une longue route. D’abord elle se sentit prise de compassion pour eux ; mais ils avaient un air dur et farouche, et elle eut peur. Ils passèrent ; sa peur se calma, et elle continua de couper
