Il fait de la lèche.
Nathaniel finit par s'accroupir en soupirant.
Le petit avait un visage beau et délicat, il y avait vraiment quelque chose de captivant chez lui. Nathaniel ne se reconnaissait plus, il n'aurait normalement pas perdu du temps à faire ce genre de chose, il avait l'impression à cet instant d'être quelqu'un d'autre.
— Quel âge as-tu ? lui demanda-t-il.
Il prit un air sérieux quand il vit que la fermeture de son pantalon était vraiment coincé.
Zion chuchota :
— J'ai quatre ans, Monsieur ! Je suis un grand garçon maintenant !
— Un grand garçon qui ne peut même pas ouvrir son pantalon ?
Nathaniel n'avait pas l'habitude de parler autant. Mais il se sentait naturellement à l'aise avec le petit garçon. Il ne put donc s'empêcher de poser la question.
Zion roula des yeux, mais trop rapidement pour qu'il le remarque.
— Très bien.
Quand Nathaniel fini par ouvrir la fermerture, Zion, poussa immédiatement un cri.
— Ah, monsieur, je ne peux plus attendre !
— Quoi ?
Il n'avait même pas fini de parler qu'il reçu un jet d'une étrange odeur à la figure.
— Désolé, je n'ai pas fait exprès !
Zion s'excusa rapidement. Puis, il s'enfuit en courant dans une des cabines et ferma la porte derrière lui.
Ce n'était qu'à ce moment-là que Nathaniel comprit que le garçon venait de lui faire pipi dessus !
— m***e !
Était-ce vraiment un petit garçon qui venait de lui pisser dessus, lui le Président d'une grande entreprise international ?
Nathaniel était furieux.
— Sors de là, petit morveux !
Il ne s'était plus autant mis en colère depuis très longtemps.
Zion s'assit sur la toilette, un sourire satisfait aux lèvres. Néanmoins, il lui répondit d'un ton triste.
— Je suis désolé monsieur, je n'ai vraiment pas pu me retenir. Attendez un instant s'il vous plait, je demanderai ma maman de vous payer ou préfèrez-vous que je vous laisse me faire pipi dessus en retour ?
Nathaniel resta sans voix en entendant les paroles du petit garçon.
Comment lui, un adulte mature, pouvait-il pisser sur un petit enfant ?
À moins qu'il ne soit devenu fou.
Nathaniel avait la forte impression qu'il ne pourrait pas se débarrasser de la colère qu'il ressentait depuis qu'il avait vu cette femme. La sensation désagréable de l'urine sur son visage le rendant encore plus mal à l'aise.
Il alla rapidement se rincer le visage avec de l'eau mais il se sentait toujours aussi mal à l'aise. Il appliqua alors plusieurs fois du désinfectant pour les main sur son visage mais cette odeur bizarre ne le quitta pas.
Zion qui écoutait attentivement les mouvements que faisait Nathaniel à l'extérieur de la cabine se mit à sourire.
« C'est bien ce que tu mérite pour avoir brutalisé ma maman. »
« Ta punition pour nous avoir abandonnés. »
« Ceci n'est juste qu'une petite leçon pour toutes ces années. Nous règlerons le reste au fur et à mesure. »
Tout joyeux d'avoir réussi son coup, ses yeux brillaient. Zion fit quand même semblant de sangloter en disant :
— Oh monsieur je vous en prie ne me frappez pas, considérez que c'est votre propre fils qui vousa fait ça. Je n'ai pas fait exprès. Je vous en prie, ne dites rien à maman. Si elle l'apprend elle me punira.
Finalement, Zion fit semblant de pleurer quelques instant.
Soudain, Nathaniel se figea.
« Mon propre fils ? » pensa-t-il.
« Si Mango était toujours vivante, notre enfant aurait-il l'âge de ce garçon ? »
Nathaniel regarda son reflet dans le miroir. Il ne s'était jamais senti aussi embarrassé dans le passé. Ses cheveux mouillés se collaient maintenant à son front. Avec ces cernes sous les yeux monolides il avait l'air tellement furieux.
« Les yeux monolides ? »
Soudain, Nathaniel se rendit compte que l'enfant avait les mêmes yeux que lui.
Ils avait tous les deux des yeux monolides. Il comprit enfin pourquoi cet enfant lui semblait si familier.
Très peu de gens avaient la même forme d'yeux que lui. C'est peut être pour cette raison qui avait pu garder son calme avec ce petit morveux.
Nathaniel soupira et dit froidement :
— N'en parle à personne, même pas à ta maman. Tu as compris ? Si on se revoit une autre fois, ne dis pas qu'on s'est déjà rencontré.
— Oh, c'est compris ! Je vous le promets, ça sera notre petit secret !
dit Zion avec empressement. Il avait l'air si bien élevé que personne ne pouvait lui en vouloir.
Nathaniel se dit finalement qu'il ne lui restait qu'à lâcher prise aujourd'hui, pour se débarrasser de ce malaise qu'il ressentait.
Il jeta un coup d'œil lugubre à la cabine et quitta les toilettes en colère.
— Est-ce que tout va bien, monsieur ?
Il n'accorda aucune attention à la question de son assistant qui l'avait attendu dehors. Il s'éloigna à grand pas.
Quand tout devint silencieux, Zion sortit de la cabine. Voyant que Nathaniel était parti, il fit une petite grimace; prit le sténopé sous l'évier et le mit dans sa poche. Après s'être lavé les mains, il sortit des toilettes.
Mango sortit des toilettes mais ne vit pas Zion. Inquiète, elle prit la direction des toilettes des hommes. Elle aperçut alors Nathaniel qui sortait en courant, des toilettes. Il avait l'air exaspéré et ses cheveux étaient mouillés comme s'il venait de prendre une douche.
Nathaniel s'était toujours beaucoup soucié de son image publique. Mango le savait assez bien, c'est pourquoi elle fut étonnée de le voir dans cet état. Instinctivement, elle alla se cacher, dans l'espoir de contrôler autant que possible toute l'émotion que cette situation avait provoqué en elle.
Oui, elle était de retour.
Ils lui devaient cinq ans. Maintenant elle avait bien l'intention de récupérer un à un tout ce qui lui revenait de droit. Cette fois-ci elle avait tout son temps, elle n'était pas pressée.
Après le départ de Nathaniel, Zion aussi sortit des toilettes.
— Zion ! s'écria-t-elle.
Mango l'examina minutieusement en lui prenant le bras. Rassurée que son fils aille bien, elle poussa un soupire de soulagement.
Zion, savait évidemment pourquoi sa mère se faisait du soucis. L'air innocent il dit :
— Ce n'est rien de grave maman, arrête de te faire tant de soucis. Je suis juste allé aux toilettes, ok ? Regarde maman, cet homme est si beau ! N'est-ce pas ?