Chapitre 1-2

1200 Words
Paolo J’entrai par effraction dans l’appartement de Caitlin West – alias « WYLDE » – en utilisant la clé que j’avais fait faire par un serrurier qui me devait un service. J’avais envoyé un de mes hommes de main pour l’observer la semaine précédente et me donner les détails sur ses habitudes, alors je savais qu’elle donnait son cours de danse cardio en cet instant. Elle allait bientôt rentrer, et j’avais hâte de la prendre par surprise quand elle arriverait. L’intimidation était une discipline artistique que j’avais passé toute une vie à perfectionner, et j’allais ficher les jetons à la petite hackeuse qui avait pris pour cible les caisses du casino de ma famille. En tant que second fils du désormais emprisonné Don Tacone, chef de la plus grande famille criminelle de Chicago, j’avais appris à faire craquer mes articulations et à prendre de grands airs quand j’étais un bambin. À tabasser depuis l’âge de six ans. La plupart du temps, ma réputation et un aperçu de mon flingue faisaient tout le boulot nécessaire. Il était rare que je doive vraiment faire du mal à quelqu’un ou proférer clairement des menaces. Alors quand mon frère m’avait demandé de m’occuper de notre hackeuse, j’avais été heureux de m’en charger. Surtout après que j’avais vu une photo de la geek. Le nom Wylde2 semblait lui correspondre. Ce n’était pas ses lunettes noires ni l’amas de ses longs cheveux épais, c’était le gloss rose sur ses lèvres au sourire narquois qui me faisait penser qu’elle n’était pas la geek antisociale à laquelle on se serait attendu de la part de quelqu’un possédant ces talents particuliers. Le logement était minuscule – un « studio », il me semblait qu’on appelait ça comme ça – avec le coin cuisine d’un côté et de l’autre le lit, une minuscule salle de bains à côté du coin salon-salle à manger. C’était le bazar : des vêtements partout, de la vaisselle sale sur toutes les surfaces. Je ramassai d’un doigt un minuscule string blanc. Des geeks avec des petites culottes sexy. Ça aurait pu être un fétiche à lui tout seul. Ça correspondait assez à la bibliothécaire sexy. Je lançai la petite culotte dans son panier à linge et continuai mon exploration. Des piles de livres et d’équipement informatique recouvraient les murs et le bureau. Un vieux vélo était posé contre un mur, un casque pendant du guidon. J’errais, examinant ses affaires. Des ramen et des haricots blancs à la sauce tomate dans les placards. Des burritos dans le congélateur. Au moins, elle ne vivait pas la grande vie avec notre fric. D’après mon frère Stefano, tout l’argent volé avait été transféré d’un compte off-shore droit vers le bureau de l’agent comptable de la Northwestern University. Mais si j’étais censé penser que c’était noble de sa part de ne voler que pour son éducation, c’était loupé. Elle s’en était prise à la mauvaise famille. Je m’arrêtai pour examiner son tableau d’affichage. Plusieurs emplois du temps des salles de yoga et de danse du coin étaient punaisés au-dessus de cartes de restaurants en livraison. Il n’y avait qu’une seule photo… de Caitlin et d’un jeune homme. Je la pris et l’examinai. C’était le frère cadet, Trevor… je voyais une ressemblance familiale. C’était mon atout en réserve. J’avais un gars qui surveillait le gamin de vingt ans. Il était étudiant en art dans la même université. Impossible que ma petite hackeuse essaie un coup tordu alors que je tenais son frère à la gorge. Elle nous rendrait notre argent – elle le volerait à quelqu’un d’autre ou ferait ce qu’elle avait à faire – et je pourrais envisager de les laisser tous les deux vivre. En temps normal, ce n’était pas la politique des Tacone, mais c’était une fille. Et sexy en plus. Et puis, je ne faisais pas de mal aux femmes. Je parcourus son placard, souriant quand je trouvais les vêtements auxquels je m’étais à moitié attendu ou que j’avais espéré y trouver. L’impression que j’avais eue était la bonne. Elle avait des trucs coquins… De la résille. Des shorts courts. Des hauts extra-fins et déchirés. Du matériel de strip-teaseuse, seulement, elle n’était pas strip-teaseuse. Bon sang, je savais que cette fille était tordue. J’aurais juré que je le savais par la photo. Le truc de geek ne lui correspondait pas, malgré les grosses lunettes noires et les vêtements négligés. Quelque chose chez elle annonçait le sexe. Peut-être que c’était le gloss couleur bonbon avec cette large grimace. Ou la manière dont elle se tenait. Bon sang, elle incarnait le plaisir charnel. Et c’était pour ça que j’avais attendu avec impatience cette rencontre toute la semaine. Je lançai un coup d’œil à l’horloge. Bientôt l’heure du spectacle. Je balançai sur le sol les vêtements jetés sur le fauteuil et me mis à l’aise pour attendre. Je ne me donnais même pas la peine de sortir un flingue pour le poser sur ma cuisse comme je l’aurais fait avec un mec. Elle aurait déjà assez peur de me trouver dans son appartement. Et ça n’aurait pas dû me donner la trique, mais ce fut quand même le cas. Mais même avec mes recherches et mes propres conjectures, je n’étais quand même pas préparé à la catastrophe sexy qu’était la hackeuse qui débarqua. Elle entra dans son appartement avec des écouteurs dans les oreilles, faisant apparemment toujours le bœuf sur sa playlist d’exercices. Elle portait un pantalon de yoga et une doudoune, qu’elle retira instantanément, la laissant tomber sur le sol. En dessous, elle portait un crop top qui mettait en valeur un ventre parfaitement tonique sous une paire de seins fermes. Ses cheveux bruns étaient remontés en chignon épais et désordonné, et elle portait ce gloss vif qui me faisait imaginer à quoi ressemblerait sa bouche autour de ma queue. Elle ne me remarqua pas quand elle entra. Elle ne remarqua pas grand-chose. Elle semblait perdue dans ses pensées alors qu’elle allait droit à la cuisine, se versait un bol de céréales Golden Grahams et du lait et commençait à manger debout. Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’elle se retourna et me remarqua. Le bol de céréales tomba bruyamment sur le sol alors que son hurlement transperçait l’air. Des éclaboussures de lait volèrent partout. Ses yeux écarquillés se soudèrent aux miens, cette jolie bouche s’ouvrit. Mais elle se reprit bien plus vite que je ne m’y attendais. Un simple hurlement court et elle se tut. — Bonsoir, Caitlin. — Oh. Sa paume voyagea sur son ventre tonique, essuyant les éclaboussures de lait, puis elle l’essuya sur son postérieur. Et c’était un très beau postérieur. — Ce sont les Tacone qui vous envoient ? Elle semblait avoir le souffle coupé. Bien. Elle m’attendait. — Je me suis envoyé moi-même. — Monsieur Tacone, donc. Et c’est alors que je me rendis compte que mon habituel truc d’intimidation était un échec complet. Parce que la petite miss hackeuse glissa lentement la main entre ses cuisses, soutenant mon regard pendant qu’elle recourbait les doigts, se touchant comme si elle regardait un porno. Ou plutôt, comme si elle était la star du porno et qu’elle savait qu’elle me tenait par ce simple geste.
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