Chapitre 7 : La Dualité De L’Âme

1188 Words
15 Mai, Cher journal, Cela fait bien longtemps que je n’ai pas écrit sur tes pages. Ces derniers temps, je ne trouve aucun moment de répit. Ma vie a été en effet très mouvementée. J’ai dû te cacher parce que tante Béatrice a accouché, et laisse ma porte presque tout le temps entrouverte pour que les jumeaux puissent y passer la nuit avec moi. Je crains qu'elle me surprenne en train de colorer tes pages de mes vers. Puis, qu'elle te lise et te déchire ou encore, te brule. J'ai eu la grâce qu'elle soit partie en weekend chez sa famille avec les enfants. Et ce moment de liberté, je te le dédis. J'ai d'ailleurs tellement de choses à te raconter. Premièrement, ma relation avec Dieu s'est grandement améliorée. Tu sais, je n’ai toujours pas de réponse à, pourquoi la mort… mais… j’ai une conviction. Je crois que, malgré les catastrophes qui s'abattent sur nos cœurs, tout concourt au bien de ceux qui croient. Et peut-être même, oui… j'ose dire que… peut être bien, la mort n'est pas aussi effroyable que ce que l'on croit. Sauf la mort spirituelle bien sûr. Mais lorsque seule la chair s'en va, c'est le commencement d'autre chose. Je crois que, en dehors de la naissance et de la mort physique, il existe ces mêmes options pour l'esprit. Nous connaissons ainsi deux naissances. Toutefois, je ne souhaite à personne de connaitre deux morts. Le mort qui connait Dieu s'en va sans larmes de peur. Mais des larmes peuvent gratter la peau de son visage. Car, dire au revoir, ou même à très bientôt, à des gens que nous aimons n'est pas toujours facile. La mort est probablement un livre qui se ferme pour que nous entamions la lecture d'un second. Et ce n'est pas toujours simple de commencer une nouvelle vie. Comme lorsque nous quittons nos proches pour entrer dans un mariage. Nous nous rendons compte, malgré l'excitation, que nous ne pourrons plus passer autant de temps avec notre famille, que ce que nous avions l’habitude de faire. En effet, maintenant, nous devons même construire une nouvelle famille. Dieu nous commande d'avoir foi en Ses promesses, et Il nous promet aussi tant de choses, que nous manquons de croire en elles. Pourquoi ? Parce que c'est beaucoup plus simple de croire en la chair. De croire en ce que nous pouvons voir avec nos yeux extérieurs. Cependant, nous devons croire. Nous devons avoir la foi. Croire et avoir la foi ne veut pas dire ne plus pleurer lorsque les épreuves sont aussi violentes que les tornades. Oh, crois-moi, je le sais que je n'ai pas fini de verser des larmes tranchantes sur la table de mon âme, parce que, la peur est humaine. La peine est humaine, les émotions sont humaines, et peuvent être quelque chose de magnifique, surtout lorsqu’elles découlent de l’amour. Le seigneur Jésus-Christ, même, a pleuré quelques fois en voyant les larmes justement des hommes, en voyant à quel point nous étions perdus et à quel point nous ne voyions pas le mal que le péché engendre dans nos vies. Voici ce que j'ai appris pour l'instant de mon temps passé à étudier la parole. Et au cas où tu te demandes comment est-ce que je fais pour la lire, eh bien… pour la première fois, j'ai vu la main de Dieu de manière explicite. J'avais surpris tante Béatrice en train de prier avec le pasteur au téléphone pendant que papa était au travail. Elle m'avait menacé de ne rien dire à papa alors, je lui avais dit que je ne dirais rien si elle m'autorisait à lire la bible en échange. Elle avait donc accepté et peut maintenant emmener ses amis chrétiens autant qu'elle le souhaite quand son époux n'est pas là. Moi, je lis, malgré le fait que je le fais en jonglant entre changer les couches et nourrir les enfants. Je marche ainsi. J'avance vers Dieu, bien qu'il m'arrive de tomber. Je tombe, perdant l'équilibre lorsque je me soûle de mes anciennes mauvaises habitudes. J'imagine que la raison pour laquelle ces habitudes-là ne semblaient pas autant lourdes avant, c'est parce que j'étais constamment à terre et ne ressentais pas leurs poids. Mais depuis que Dieu m'a relevé, je constate combien elles pèsent. Tandis qu'avant, je voyais le fait de me réfugier dans mes pensées comme une bonne chose, aujourd'hui, je vois l'idolâtrie derrière l'addiction. Je me suis rendu compte de l'anormalité derrière mes absences d'âmes. Oui, que ce soit pendant les cours ou même durant mes corvées à la maison, j'étais là, sans être là. Ce qui me cause très souvent de manquer les explications des professeurs et d'avoir des notes moyennes. Certains de mes enseignants répètent que je suis beaucoup trop distraite. Or, c’est la tristesse qui a causé tout cela dans ma vie. Aujourd’hui, je sais. Grâce à Dieu, je suis plus sage et je ne veux plus être esclave de cette situation. Je me bats pour guérir. J'avais fait une semaine sans trop penser puis, je suis retombée. Et lorsque je suis retombée, j'ai fêté cela en pensant jusqu'à en avoir mal à la tête. J'avais des nausées, j’étais fatiguée émotionnellement aussi parce que ça fatigue énormément le cerveau. Je pensais, je pensais, je pensais, et ça m'avait privé de sommeil. C'était atroce. Je me rappelle que j’avais dû même boire un thé pour m’aider à dormir. Mais je me bats. Je sais que je peux y arriver avec l'aide du Saint-Esprit. C'est quelque chose qui a été en moi pendant de longues années et m'a aidé à m'absenter durant les moments difficiles. Cependant, aujourd'hui, c'est à Dieu que je veux remettre mes angoisses. J’aurais dû me forger avant que cela n'atteignent ce niveau, mais ce n’est pas grave, tant qu'il y a la vie, il y a de l'espoir. Toutes les bénédictions qui me sont passées à côté pendant que je rêvassais peuvent exploser en instant dans ma vie. Comme dans l’histoire de job, où, tout lui avait été arrachée par le diable et que Dieu l'avait béni après la maladie. Il l'avait béni deux fois plus qu'avant. Et c'est fou aussi, comme, Dieu a utilisé quelqu'un que je considérais comme ennemi pour me ramener à Lui. C'est grâce à cet incident avec ma belle-mère que j'eus le désir de le chercher. Aussi cher journal… il y a ce garçon, qui me rend perplexe. Lorsque je suis en face de lui, les battements de mon cœur accélèrent tant, que j'en finis par suer. Et lorsqu'il passe près de moi, je pourrais jurer de savoir enfin quelle odeur Dieu a attribué au vent. Mais plus je me passionne de lui, plus le déteste. Simplement parce que, c'est un homme. Un homme comme papa. Un homme. J’ai des amis garçons… quelques-uns, mais c'est différent. Eux, je les vois comme des frères. La famille que j'aurais aimée avoir. Or, chaque homme qui m’approche des vœux autres que de l’amitié, ébranle ma colère. Je vois en eux mon père et la relation qu’il avait avec ma mère. Je vois combien les hommes sont ingrats, infidèles et déloyaux.
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