Chapitre 4 : Échos Maternels

962 Words
23 Mars, Salut, T'écrirais-je un jour, laissant couler sur tes pages une encre de bonheur ? Aurais-je l'opportunité de laisser un souffle de joie serpenter tes lignes ? Aurons-nous - toi et moi, le droit de trouver la paix ? Mon cher journal, penses tu que tu pourras trouver la paix, en te rappelant pour toujours que ton premier ami — Celui qui se confiait à toi chaque soir avant moi — t'a vandalisé ? Et moi, saurais-je trouver le chemin de la quiétude, en me remémorant chaque jour que, les yeux qui m'ont accueilli dans ce monde ; mes parents, sont ceux-là mêmes qui ont causé mes tourments ? Il est vingt-deux heures et je peux entendre les chouettes qui hurlent ou plutôt qui chantent dans la nuit, faisant bien plus preuve de courage que les hommes. Comment est-ce que les animaux font ils, dis-moi ? Ont ils la notion de la paix et du tourment ? De l'amour et de la haine ? Comment font ils alors pour lutter... lorsqu'ils sont dans la jungle ? Lorsqu'ils voient ceux qu'ils considèrent comme étant leurs semblables, les poursuivent avec des regards affamés ? Que ressentent ils quand l'animal avec lequel il jouait hier, devient leur prédateur ? Les hommes disent que l'instinct et la conscience sont les deux éléments qui différencient l'homme de l'animal. Mais, dis-moi, comment pouvons-nous qualifier les hommes qui n'écoutent pas leurs consciences ? Ceux qui jouissent de la souffrance des êtres qui feraient pourtant tout pour eux ? D'égoïstes, diras-tu peut-être, vu qu'eux, comparé aux animaux, eux, ils font le choix de ne pas écouter leurs consciences. Les animaux eux subissent simplement, ils ne choisissent pas de subir. Et dire que certaines personnes passent leurs temps à rappeler combien ils sont dégoûtés par les humains qui apprécient la compagnie des animaux. Comment ne peuvent ils pas avoir de compassion pour la nature ? Une si belle création, confiés à nos mains, qui subit ainsi nos caprices. J'ai observé en journée un écureuil. Il déterra une noisette, la mangea puis, l'enterra de nouveau. Dieu subvient à leurs besoins, et aux nôtres aussi, n'est-ce pas ? N'empêche, tout comme il cachait sa nourriture des autres proies, nous devons de même faire attention à qui nous laissons voir ce que nous mettons dans nos bouches. C'est une des meilleures façons de nous protéger de l'égoïsme des autres, mais du nôtre aussi. J'ai deux nouvelles à t'annoncer ; une bonne et une mauvaise. Et, je ne sais vraiment pas par laquelle commencer. Oh, je sais, je commencerai par la mauvaise pour que mon cœur finisse en douceur et que je ne me rappelle que de la bonne partie en m'endormant. Aujourd'hui, alors que je m'étais endormi à 6 h du matin, parce que justement ma belle-mère m'avait fait travailler toute la nuit, des cris me firent sursauter. Des voix graves et aiguës, hurlaient, puis répétaient un nom. > Et avant même que je ne puisse comprendre ce qui se passait, la porte de ma chambre s'ouvrit. Puisque oui, je ne la ferme pas à clé. Ma belle-mère me l'interdit, me privant de toute intimité. Un groupe de personnes envahirent ma chambre, versant de l'eau et de l'huile partout, ainsi que sur moi. Je me mettais alors à pleurer, me sentant humiliée quelque part. Je n'avais été averti de rien et ressentait encore de l'épuisement. Tante Béatrice dit ainsi, > Les cris se multipliaient donc, les gens me touchaient un peu partout, me mettaient les mains sur la tête et priaient. Penses-tu toi aussi cher journal que je suis possédée ? Pouvais-tu les entendre malgré le fait que tu étais sous l'oreiller ? Alors qu'ils répétaient ce nom, > La voix de ma mère s'intensifiait dans ma tête. Je pleurais donc de plus en plus fort, et ces personnes s'enrageaient encore plus. Pensant possiblement que c'était la manifestation d'un démon. Entre temps, les souvenirs me pénétraient. Entendre le nom de ce Jésus me rappelait du passé. Je ne pouvais pas garder mon calme. Je revoyais ma mère se réfugier dans ma chambre pour prier, car elle ne voulait pas déranger papa. Elle criait toujours ce nom et disait aimer la personne qui le portait. Les souvenirs de quand elle chantait des louanges en faisant le ménage et... ceux de lorsque mon père la battait bousculaient mon âme. Je pleurais, je pleurais sans cesse, mais les gens m'expédiaient de droite à gauche. Je vivais une douleur physique et mentale. Et c'est à ce moment-là que la bonne nouvelle arrive, si je peux l'appeler comme ça. Mon père entra dans la chambre, criant, et demandant ce qui se passait. Il était en colère. Ses yeux étaient rouges. Il avait des veines partout sur la tête et dans le cou. Tante Béatrice souriait et courut à lui pour le présenter aux gens de l'assemblée. Mais je courus aussi à lui, désespérée, et murmurais en attrapant fermement son pantalon, > Il hurla, > Alors, je me tus et la pièce fut silencieuse pendant quelques secondes. Papa chassa ensuite tout le monde, tandis que tante Béatrice courait accompagner ses invites en s'excusant. À Cet instant, je pouvais sentir ce que mon père ressentait. Je ressentais la raison de sa colère et pouvais clairement guetter ses pensées. Il revoyait son ancienne épouse, même dans ses derniers jours, parler de son Jésus avec amour. Peut-être papa avait-il même été jaloux que, malgré les circonstances, maman ne se détachait pas de ce nom. Papa n'a pas parlé à tante du reste de la journée et elle avait peur d'agir d'une certaine façon envers moi, à cause de cela.
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