Chapitre 3 : Univers De Mélancolies

614 Words
2o Mars, La vie est étrange n'est-ce pas ? Pour venir au monde, on ne signe aucun document, on se retrouve presque poussé ou forcé. On ne nous demande ni de choisir notre famille, ni de choisir les biens que l'on possèdera une fois sur terre. Puis un jour vient et, des hommes se présentent à nous, nous demandant de faire un testament, de signer des documents nous rappelant que nous partirons dans quelques saisons. C'est étrange. Un jour, on vient au monde. Un bébé hurlant et pleurant, ensuite, on se réveille un matin et on se demande comment est-ce que les jours sont passés aussi vite. On se demande comment les années ont fait pour filer autant. On a envie de courir le plus vite possible, de retourner en arrière, mais c'est impossible. Je me souviens que maman me parlait souvent du fait que l'addiction permet aux mauvais esprits de mieux nous contrôler. Tu sais, pour m'évader, lorsque j'accomplis une tâche dans la maison contre mon gré, ou lorsque les enfants des amis de ma belle-mère viennent à la maison, je m'envole dans un monde qui n'existe pas. Et si jamais ce monde-là excite le diable, car là-bas, je suis loin de ma destinée et loin de croire aux promesses de Dieu, si jamais il réussit à m'enchainer à cause de mes propres rêves, mes illusions... , qu'est-ce que je pourrais dire, dis-moi ? Je ne fais que fouir la douleur et la peine. Maman prétendait toujours que je suis la fille d'un roi, et qu'une royauté est souvent emmenée à se battre pour défendre sa couronne. Cependant, elle-même n'a pas pu se battre contre la maladie. Moi aussi, je suis malade. Comment pourrais-je me battre ? La vie est étrange. Certains matins, je me réveille et j'ai envie de rejoindre l'au-delà. Lorsque, d'autres matins, je me dis à quoi bon avoir eu une vie de m***e et aller dans un monde effrayant plus tard ? Car oui, il parait que s'ôter la vie est un péché abominable. La vie est étrange. Je n'ai pas choisi ma famille, mais au moins, je pourrais choisir mes amis. Ma belle-mère est enceinte de six mois maintenant, et mon père donne l'impression d'avoir oublié que je suis son enfant. Il donne l'impression d'avoir effacé son passé. Il fait tout pour elle, là où je n'ai plus droit à ses sourires et encore moins à son temps. Je ne sais pas si c'est une façon pour lui de faire son deuil ; oublier que je suis sa fille, mais je paie le prix d'une relation interrompu par les circonstances de la vie. Comment maman arrivait-elle à croire en Dieu dans un monde aussi chaotique ? Pourquoi Dieu autorise-t-il à une maison de s'écrouler, alors que des personnes perdent la vie ? Des personnes meurent, et des enfants qui pourtant rêvaient d'un grand futur s'en vont. Pourquoi autorise-t-il au pauvre de mourir de faim ? Pourquoi autorise-t-il au riche d'écraser le pauvre ? À certains moments, je me dis que j'aimerais changer le monde, mais je n'ai pas le temps pour ça. Mon temps, je l'offre à mes rêves illusoires. Et même si je suis esclave de mes pensées, de mes rêveries, j'aime bien trop être esclave dans ce monde. Parce que là-bas au moins, je fais le choix de ce qui doit exister et ce qui ne peut pas exister. Au moins j'y ai construit quelque chose. Et ici, dans la réalité, je n'ai rien choisi. Ni de vivre, ni ma famille et encore moins de perdre qui que ce soit. Je n'ai même pas choisi de te rencontrer, cher journal, bien que tu aies été bénédiction.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD