Chapitre 5 : Différence

644 Words
7 Avril, Mon cher petit journal, La bonne nouvelle que je t’avais annoncée, est devenue pour moi un poids. J’aurais cru que j’étais comme un esprit malin. Que je pouvais me réjouir du malheur qui arrive à ma belle-mère. Mais la vérité, c'est que, la tension dans la maison est, comme une épée qui me poignarde continuellement. Oui, après chaque agonie émotionnellement, chaque épuisement, je suis réanimée pour être de nouveau tuée. Le silence est lourd et je vois la tristesse d’une femme enceinte. Celle dont les désirs ne sont que portés vers son époux. Je ne te l’avais pas dit, mais, après le décès de maman, lorsque je marchais dans le quartier, les gens qui venaient vers moi avec pitié me disaient combien ils se sentaient désolés que je n’ai ni frère, ni sœur pour m’aider à traverser ce désert. Ils étaient désolés que mon père avait obligé maman à avorter — deux fois, car il ne désirait pas avoir plus d’enfants. Oui, mon père. Ce même homme qui s’est empressé de mettre une autre femme enceinte, juste après avoir perdu la précédente. Je ne saurai t’expliquer comment je me sentais à chaque fois que ce récit m’était raconté. Mon cœur se tordait dans tous les sens, cherchant une position confortable. Une position qui m’aiderait à ne plus sentir le poids de quelconque émotion. Le poids de ce que mon père me fait endurer. Le poids de l’énigme qu’il représente dans ma vie. Cela fait environ deux semaines qu’il y a eu cet incident à la maison. Pourtant, papa est toujours en colère et adresse à peine la parole à sa femme. Il a toujours été rancunier et j’ai l’impression d'ailleurs qu’il ne changera jamais. Regarde donc comment il me traite. Même cinq ans après la disparition de maman, il me voit toujours comme une tache sur la photo de famille. Malgré la fausse gentillesse qu’il m’affiche en ce moment. Car, je le vois que ses sourires ne sont existants que pour faire pleurer son épouse. Les mêmes tactiques, il les utilisait avec maman. Je ne prétendrai toutefois pas que c’est un personnage sans émotions. Non, je vois son mal, lorsqu’il reste tard dans le salon, à fixer le vide. La triste réalité du monde est que, on a peur du chemin de la guérison, car il nous pousse à combattre nos peurs. Ainsi, on fait tout pour que ceux qui nous font souffrir connaissant pire douleur et que ceux qui n’ont jamais connu de peine  — selon nous, soient leurrés vers l’enfer. L’état de papa m'a fait me poser beaucoup de question. Oui, j’ai voulu savoir… qui est ce Jésus qui fait tant mouvoir ma famille ? Son nom résonne et assomme nos cœurs, malgré les années qui passent. Quel est ce nom qui vit et dévie nos plans de l’effacer ? Qui es-tu, Jésus  ? Cher journal, il me trouble et m’intrigue. Je le recherche maintenant pour lui dire mes vérités. Pour jeter ma colère sur sa face et qu’il sache qu’il n’a pas sa place ici. Je lui dirai qu’il a empêché à mon père d’être heureux. Qu’il a empêché à mon cœur d’avoir un père. Je veux lui dire que je suis fatigué aussi. Tu te demandes sûrement comment est-ce que je ferais pour le rencontrer vu que mon père ne laisse personne dans la maison faire mention de religion. Eh bien, j’ai profité de l’état de papa pour lui demander hier soir si je pouvais aller faire un séjour chez les parents de maman. Tante Béatrice s’opposait à cette idée ; possiblement, parce qu’elle allait se retrouver sans aide ménagère. Mais comme son époux en ce moment va à l’encontre de tout ce qu’elle dit, il accepta ma demande. Ainsi, la semaine prochaine, j’irai voir où a commencé l'histoire de ma mère et où est née sa foi.
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