Lettre LXVII

938 Words

Lettre LXVIIImenstròm, 21 juillet, VIII. Ma chartreuse n’est éclairée par l’aurore en aucune saison, et ce n’est que dans l’hiver qu’elle voit le coucher du soleil. Vers le solstice d’été, on ne le voit pas se coucher, et on ne l’aperçoit le malin que trois heures après le moment où il a passé l’horizon. Il sort alors entre les tiges droites des sapins, près d’un sommet nu, qu’il éclaire plus haut que lui dans les cieux ; il paraît porté sur l’eau du torrent, au-dessus de sa chute ; ses rayons divergent avec le plus grand éclat à travers le bois noir ; le disque lumineux repose sur la montagne boisée et sauvage dont la pente reste encore dans l’ombre, c’est l’œil étincelant d’un colosse ténébreux. Mais c’est aux approches de l’équinoxe, que les soirées seront admirables et vraiment digne

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