Lettre LXVI19 juillet, VIII. Quand on n’aime pas à changer de domestique, on doit être satisfait d’en avoir un dont l’opinion permette à-peu-près ce qu’on veut. Le mien s’arrange bonnement de ce qui me convient. Si son maître est mal nourri, il se contente de l’être un peu mieux que lui ; si dans des lieux où il n’existe point de lits, je passe la nuit tout habillé sur le foin, il s’y place de même sans me faire trop valoir tant de condescendance. Je n’en a***e point, et je viens de faire monter ici un matelas pour lui. Au reste j’aime à avoir quelqu’un qui, rigoureusement parlant, n’ait pas besoin de moi. Les gens qui ne peuvent rien par eux-mêmes et qui sont réduits naturellement et par inaptitude, à devoir tout à autrui, sont trop difficiles. N’ayant jamais rien acquis par leurs propr