Lettre LXIIIJuillet, VIII. Il était minuit : la lune avait passé ; le lac semblait agité ; les cieux étaient tranquilles, la nuit profonde et belle. Il y avait de l’incertitude sur la terre. On entendit frémir les bouleaux, et des feuilles de peuplier tombèrent : les pins rendirent des murmures sauvages ; des sons romantiques descendaient de la montagne ; de grosses vagues roulaient sur la grève. Alors l’effraye se mit à gémir sous les roches caverneuses ; et quand elle cessa, les vagues étaient affaiblies, le silence fut austère. Le rossignol plaça de loin en loin dans la paix inquiète, cet accent solitaire, unique et répété, ce chant des nuits heureuses, sublime expression d’une mélodie primitive : indicible élan d’amours et de douleur ; voluptueux comme le besoin qui me consume ; simp