Lettre LXISt.-Saphorin, 26 juin, VIII. Je ne me repens point d’avoir emmené Hantz. Dites à madame T.*** que je la remercie de me l’avoir donné. Il me paraît franc et susceptible d’attachement. Il est intelligent ; et d’ailleurs il donne du cor avec plus de goût que je ne l’aurais espéré. Le soir, dès que la lune est levée, je prends deux bateaux. Je n’ai dans le mien qu’un seul rameur ; et quand nous sommes avancés sur le lac, il a une bouteille de vin à boire, pour rester assis et ne dire mot. Hantz est dans l’autre bateau, dont les rameurs frappent les ondes en passant et repassant un peu au loin, devant le mien qui reste immobile, ou doucement entraîné par les faibles vagues. Il a avec lui son cor : et deux femmes allemandes chantent à l’unisson. C’est un bien bon homme, et il faudra