Keesia
Je ne sais pas si j’ai bien fait de donner le nom de ma grand-mère. Mais personne ne peut savoir qu’elle n’a pas vécu à cette époque. Et puis de toute manière ce clan semble grand. Je doute qu’il se connaisse tous. Mais les voir partir ensemble ne me rassure pas. Qui est ce fameux Call, d’après ce que j’ai entendu, c’est une personne âgée qui vivrait seul. Je quitte la grande salle et profite de ce que je sois seul pour visiter un peu plus les lieux. La tempête étant calmée, je décide d’aller visiter un peu la grande cour. Et profite pour repérer les différentes sorties. Je n’ai pas vu d'où nous étions arrivés. Mais je dois trouver un moyen de retourner au lac. Tom et Tamara doivent être fous d’inquiétude. Et s’il me pensait noyer. S’il pensait que j’avais péri comme bon nombre de personnes qui c’était baigner dans ce lac, comme l’avait dit cet étrange homme. Et d’ailleurs, peut-être n’avait-il pas disparu. Peut-être qu'eux aussi avaient fait un voyage dans le temps. Et si telle était le cas… Je ne suis peut-être pas seule à venir du futur… Mais comment savoir s'il y en a d’autres sans que je ne me fasse repérer ?… Je dois trouver un moyen de savoir s'il y en a d'autres comme moi. Quand j’arrive au niveau des remparts du château, je regarde la vue qui s’offre à moi. C’est impressionnant, tout n’est que nature et beauté. Rien ne déforme le paysage. Même l’air est différent. Sur une impulsion, je grimpe sur les montures du château et m’y assois, laissant mes pieds dans le vide.
_ Vous ne devriez pas être ici, Caileag. Dit un homme derrière moi.
_ Et pourtant, j’y suis. Pourquoi n’aurais-je pas le droit de m’y trouvais ?
_ C’est dangereux de s’asseoir de la sorte.
_ Pfff… Dans ce cas, aller voir ailleurs si j’y suis !
_ Je… Je ne comprends pas ?…
_ Je sais… En gros, ça veut dire, aller voir si vous ne me trouvez pas autre par.
_ Comment pourrais-je vous trouver dans un autre endroit, puisque vous êtes devant moi.
_ Mais vous êtes barbant à la fin. Vous n'avez pas un tour de garde à faire.
_ J’en ai un, mais un intrus se trouve face à moi. Même si vous êtes l’invité de notre Lairds, vous n’avez aucun droit de vous trouver ici et encore moins assis sur les remparts de la sorte.
Ce type et exaspérant. J’aurais presque envie de lui donner un bon coup de poing dans le nez.
_ N’en veillez pas à Madock, il ne fait que sont travaillés. En outre, il a raison, vous ne pouvez pas vous trouver là où vous êtes. Dit Asha en s’approchant de moi.
_ Je ne faisais qu’admirer la vue.
_ Madock, tu peux reprendre ton tour de garde. Je m’occupe de cette caileag. Imaginés, nous sommes attaqués. Et les archers ennemis lancent leur flèche. Vous feriez une très belle cible.
Tout en m’expliquant, il pose ses mains autour de ma taille et m’attire à lui. Mes pieds touchent à nouveau le sol et je me vois dans l’obligation de relever la tête, afin de pouvoir le regarder dans les yeux…
_ Vous auriez pu aussi glisser et tomber. Votre mort ne nous aurait pas fait plaisir et l’homme que vous avez envoyé voir ailleurs, aurait payer pour son erreur.
_ Je n’allais pas glisser, j’étais bien assise et… Ma robe aurait pu me servir de parachute. Elle aurait ralenti ma chute.
_ De… Parachute ? C’est quoi encore cette chose.
_ ……
Je le regarde avec des yeux ronds et au lieu de lui expliquer, j’explose de rire. Ce qui ne semble pas lui plaire. Il pense peut-être que je me moque de lui. Une fois, mon fou rire termine, je reprends mon souffle, posant ma main sur son torse… Fermes et musclés… Miam, comme on les aime… Je me perds là…
_ Un parachute… Et bien disons que ma robe se gonflerait d’air et que je flotterais dans l’air grâce à elle.
_ C’est impossible, l’air ne peut supporter votre poids… Et nous ne sommes pas des oiseaux, l’homme ne peut pas voler. C’est impossible.
_ Mmm… Rien n’est impossible... Mais oui, l’homme ne volera jamais, de part lui-même.
_ Sauf si c’est un ange tel que vous.
_ Pff, croyez-moi, je ne suis en aucun cas un ange. Mais merci du compliment. Vous n’êtes pas mal non plus dans le genre beau, guerrier, musclé et sexy.
_ …… Je n’ai jamais entendu un tel compliment de la part d’une femme.
_ Alors, c’est que toutes celles que vous avez rencontrées sont des femmes coincer.
_ Coincer ??
_ Oui, eu… Pudique, timide ou… Prude.
_ Je vois… Venez, rentrons. Le temps devient plus froid quand la nuit tombe.
_ Avec une tenue pareille, je risque pas d’avoir froid.
Il me proposa son bras pour m’aider à descendre les escaliers plutôt étroits. Si en premier temps, j’ai envie de refuser. Je me dis que c’est normal à cette époque et que ça lui semblerait bizarre que je le lui refuse. Je pose donc mon bras dans le creux du sien et me laisse guider par sa présence. Il me pose encore des questions sur ma venue ici. Et me demande encore et toujours la raison de ma nudité et de ma folie de m’être baigné dans le lac.
_ Je vous l’ai déjà dit, Asha…
_ Je sais ce que vous m’avez dit. Mais pourriez-vous m’en dire davantage sur vous ou vos amis.
_ Non… Ils sont loin à l’heure qu’il est… Et il est inutile de les chercher…
_ Le temps, c’est un peu calmé, mon frère a fait partir une patrouille de gardes. S'il voyant vos amis, ils leur signaleront que vous êtes à l’abri chez nous.
_ …… C’est gentil… Mais vous ne les trouveriez pas…
_ Qu'en savez-vous.
_ Je le sai, parce qu’ils ne sont pas ici !!! Pas physiquement !! Même moi, je ne devrais pas être ici non plus !! Je devrais être là-bas avec eux !! Je ne devrais pas être en 1714 !!
_ Que voulez-vous dire ? Me demande-t-il sans comprendre où je veux en venir.
Le pauvre, doit me prendre pour une folle. Il n’y est pour rien. Et il ne cherche qu’à m’aider. Mais là, j’en ai peut-être un peu trop dit. Je le sens me tirer et m’entraînais dans une pièce isolée et me fixer sévèrement…
_ Maintenant, vous allez m’expliquer et je veux la vérité !
Je le fixe tristement et finis par reculer afin de mettre un peu de distance entre lui et moi. Je ferme les yeux et inspire profondément. Je finis par lui tourner le dos et mon regard se perd au loin. Regardant par l’une des fenêtres. Lui racontant ce qui m’est vraiment arrivé. Je lui parle de mon voyage, de mon arrivée ici, en Écosse. De nos balades et des lieux que nous avons visités. Je lui parle même de mon rapprochement avec Tom. Puis, je lui dis ce que l’étranger nous a dit, sur le fait de ne pas se baigner dans le lac. Je termine mon récit sur mon arrivé ici en 1714. Lui expliquant que pour moi, mon époque, c'est 2019. Puis je ferme les yeux et j’attends… J’attends qu’il m’attrape pour m’enfermer dans les cachots. De me traiter certainement de sorcière qui finira brûlé vif… Qu'il me dit que je suis une folle allier. Mais rien ne vient...
Asha
Quand elle ne dit plus rien, je suis moi-même sans voix. Elle viendrait du futur ? Mais c’est impossible. Soit elle est folle, soit c'est une sorcière… Ou une victime.
_ Quelqu’un aurait pu vous jeter un sort ?
_ Les sorcières n’existent pas. J’ignore comment j’ai atterri ici, mais une chose est sûre. C’est que je dois retourner au lac. Je suis sûr qu’il me permettra de retourner à mon époque.
_ 2019… Ça expliquerait votre drôle de langage.
_ Mouais, disons que les femmes ouvrent un peu plus leur bouche et la ferme moins.
_ J’ai le devoir d’en parler à mon frère.
_ Il va me faire enfermé…
_ Non… Aussi fou que cela puisse paraître. Vous ne semblez pas être responsable de ce qui vous arrive.
_ Ça, c’est sûr.
_ Voulez-vous que je lui explique pour vous.
_ Non, merci. C’est à moi de lui dire. Et puis votre frère ne doit pas être si méchant que ça.
_ Non, il ne l’est pas. Il a juste beaucoup de responsabilités.
_ Et pas vous ?
_ Si, mais moins… Et puis sa femme doit bientôt donner naissance à l’heure première enfant d’ici quelque temps.
_ C’est génial une naissance. En quoi ça l’inquiète ?
_ L’accouchement d’une femme prend toujours des risques.
_ Tsss, elle est enceinte, pas malade et les femmes mettent les enfants au monde depuis la nuit des temps.
_ Oui, et beaucoup en meurt malheureusement.
_ Faut pas penser négatif !! Faut rester cool.
_ Cool ?
_ Ben oui, Zen, positif. La naissance, c’est une joie de vive.
_ Vous êtes bien la première femme qui n’en ressent pas de peur. N’importe quelle femme qui donne naissance à un premier enfant à toujours peur.
_ J’dis pas que je n'ai pas peur. Ce serait menti. Mais j’ai plusieurs personnes dans mon entourage qui ont déjà eu des bébés et elle se porte à merveille.
_ Nous en reparlerons quand vous serez à votre tour prête à donner la vie.
_ Pour ça faudrait-il que je trouve le mec idéal.
_ Le mec ??
_ L’homme.
Donc, son cœur est à prendre… Mais n’avait-elle pas parlé d’un homme.
_ Et cet homme qui était avec vous ?
_ Tom ?… J’avoue que j’ai toujours eu un faible pour lui… Avant que je n'apparaisse ici, il avait enfin bougé son c*l. Il avait osé m’embrasser… Même Tamara n’en revenait pas qu’il s'était enfin décidé à me voir autrement que comme la meilleure amie de sa sœur.
_ Vous l’aimer ?
_ … Si je l’aime ???… Je dois avouer que j’en sais trop rien. Il m’a toujours attiré et… J’ai toujours espéré qu’entre nous ça évoluerait. Mais quand il se décide enfin, je disparais et atterrir ici à votre époque… Si ça se trouve, ils me croient noyer l'emporté par les flots…
_ Je suis navré pour vous… Peut-être réussirez-vous à repartir. Si nous vous ramenons au lac au printemps. Vous devriez pouvoir vous y baigner et... Repartir d’où vous venez.
_ Je l’espère…
_ En attendant, permettez-nous, mon clan et moi, de vous servir d’hôtes. Et vous offrir une vie agréable dans notre château.
_ Merci beaucoup Ash. J’accepte avec plaisir… Enfin, si votre frère est d’accord.
_ Il le saura. Quand il saura ce qui vous êtes arrivé. N’aillez crainte.
Je trouve dommage qu’elles doivent repartir. Cette femme me plaît. Mais je ne peux pas l’obliger à rester ici pour moi. Je devrais peut-être ne pas m’attacher à elle. Ou la chute risque d’être douloureuse pour moi. Quand je rejoins mon frère dans son… Bureau, comme aime l’appeler Keesia. Je lui explique une partie de l’histoire de Keesia et quand elle nous rejoint quelques minutes plus tard. Elle explique le reste. Il semble aussi surpris que moi. Et doit avoir la même réflexion que moi. Ils me le confire l’instant suivant en s’exprimant...
_ Nous ne pouvons pas ébruiter cette histoire. Et je suis du même avis qu’Asha, vous pouvez rester ici, aussi longtemps que vous en aurez besoin. Nous continuerons de dire que vous êtes une voyageuse, et que vous rendiez visite à un parent. Votre grand-mère et bien de cette région.
_ Oui, mais quelques siècles après le vôtre.
_ J’en conviens, mais c’est tout ce qui importe. Au printemps, si vous le souhaitez toujours. Nous vous accompagnerons au lac.
_ Merci.
Durant le repas, Keesia pris place entre moi et Katherine, la femme de Ian. Celle-ci se sentait assez en forme pour prendre part au repas. Dans son état, il lui arrive de manger dans sa chambre. Et on peut dire qu’elles s’entendent bien toutes les deux. Keesia lui donne même quelques astuces pour passer les douleurs de grossesses. Ce qui semble étonner Katherine. Comme une petite pression dans le bas de son dos qui fait disparaître une douleur dans le bas de son ventre.
_ Oh… Vous avez des doigts de fée, Keesia.
_ Ce n'est pas grand-chose, j’ai appris tout sa en cours et… Enfin, ma grand-mère m’a enseigné son savoir. Ce rattrape-t-elle.
_ Vous avez donc fait des études de médecine.
_ J’ai étudié quelques années oui.
_ Mais quels âges avez-vous ?
_ 25 ans. Mais l’âge n’a pas d’importance quand le savoir vous est transmis par une femme qui a travaillé toute sa vie à la naissance.
_ Votre grand-mère était sage-femme ?
_ Oui. Elle a donné naissance à des centaines de bébés. Et j’ai voulu suivre sa trace.
_ Donc, vous avez déjà donné naissance ?
_ … J’ai déjà assisté plusieurs naissances oui. Durant mes stages.
_ Vos quoi???
_ J'étais... Une apprentie.
Je profite de ce que Katherine parle à son époux pour lui demander si tout ce qu’elle dit est vraie.
_ Plus ou moins, j’ai aidé ma grand-mère une ou deux fois… Durant mon stage à l’hôpital.
_ C'est quoi stage et hôpital ??
_ C’est là où l’on place les personnes qui ont besoin de soins. Et un stage, c'est quand un étudiant apprend en pratiquant auprès de personne qui y travaille déjà.
_ Oh, faite attention à votre manière de parler.
_ Mais oui Ash, t’inquiète… Enfin, je ferais attention.
Elle me fixe de son beau regard. J’aime son regard… Mais je dois garder une distance. Je ne peux pas prendre le risque d’en souffrir. Même un grand guerrier peut souffrir d’un cœur brisé… Donc, il vaudrait mieux que je m’éloigne d’elle…
_ Mesdames, votre compagnie et toujours apprécier, mais… L’entraînement nous attend.
Mon frère ne pouvait pas mieux dire. Rien de tel qu’un combat pour oublier vos tracas…