Chapitre 4

2122 Words
Keesia   On peut dire qu’ici l’hiver est long. Mais je commence à avoir mes petits rituels. Et je me suis beaucoup rapproché de Katherine. Depuis qu’elle sait que je m’y connais en acupuncture, même si elle ne sait pas ce que signifie ce mot. Elle me demande des conseils et voudrait que je l’assiste durant l’accouchement. Je sais quand me demandant ça, c’est un grand honneur qu’elle me fait. Car elle est tout de même la femme du laird et j’en suis ravi. Après tout, les femmes de cette époque ne doivent pas connaître certaines choses que moi, je sais. Ça fait maintenant trois semaines que je suis en 1714, où devrais-je dire 1715 car nous sommes le 3 janvier. Et on peut dire qu’ici, ils savent faire la fête. Je me suis jamais autant amusé. J’ai même l’impression d’oublier un peu mon ancienne vie. J’aime de plus en plus être ici et j’ignore si je pourrais retourner à mon époque, mais… Si j’y arrive, ce château, ces gens et surtout… Enfin, tout ça va me manquer. Mais ma vie d’avant me manque aussi… Par moments, je rêverais de prendre un bon bain chaud avec de la musique dans les oreilles. Mais ici, je peux voir des choses vraiment… Unique, comme les hommes de clan s’entraîner.   _ Keesia, tu sais que tu n’as pas le droit d’être ici. Tu devrais le savoir maintenant. _ Oui Asha, je sais. Je n’ai pas le droit d’être dans les remparts, je n’ai pas le droit de vous regarder vous entraîner. Parce que je pourrais avoir un mauvais coup. _ Alors pourquoi t’obstines-tu à venir ici. _ Parce que… C’est un bon moyen pour moi d’admirer les hommes virils que vous êtes. _ Admiré… _ Oui, de vous admirer, sans que vous ne puissiez vous sauver. _Vous venez ici, juste pour admirer les hommes ? _ Ouais, et alors... Je suis une grande fille et j'aime ce que je vois. _ Grrr... Allez-vous en de ce terrain, vous n'avez rien à faire ici ! _ Pourquoi m'évitez-vous ? _ Pardon ??   Il me fixe d’un regard que je ne lui connais pas. Je ne suis pas folle, Asha fait tout pour m’éviter. Et j’aimerais savoir pourquoi…   _ Pourquoi êtes-vous distant avec moi ? _ …… Je ne vois pas de quoi vous parler. _ À d'autres. Depuis un moment, vous m’évitez. J’ai fait quelque chose de mal ? _ Non… C’est juste que je ne veux pas m’habituer à quelqu’un qui pourrait disparaître de ma vie du jour au lendemain. _ Donc vous m’évitez. _ Oui et alors. Je vous évite, qu’est-ce que ça change pour vous. _ … C’est triste. Parce que moi, je cherche votre compagnie. _ Pourquoi ?… Voulez-vous ainsi me torturer l’esprit ! _ Grrrr, vous n'est qu’un sombre crétin Asha !! _ Un quoi ? _ Grrr…   Je lui tourne le dos et me sauve comme une voleuse. Je ne sais pas pourquoi j’agis de la sorte avec lui. Mais depuis quelque temps, je me surprends à le regarder régulièrement. Pourtant, je me croyais vraiment amoureuse de Tom… Mais Asha est si différente… Il ne me regarde pas comme Tom le faisait, comme si j’étais toujours une gamine. Lui, il me regarde comme une femme. Je sens une main puissante me saisir par l’avant-bras et me tirer vers un torse solide et chaud. Asha me tire vers un coin reculé. Ou nous nous retrouvons seuls, ce qui est extrêmement rare.   _ Qu’est-ce que tu attends de moi. _ Que tu agis normalement et pas comme si je ne faisais pas partie de ta vie !! _ C’est surtout que je ne sais pas combien de temps, tu en feras partie ! Et que je ne veux pas prendre le risque de m’attacher à toi ! _ Pourquoi… Tu… grrr, tu n'es vraiment qu'un gros crétin !!! Lâche-moi !! Dégage de ma vue et laisse-moi tranquille !! J'ai vraiment hâte de retourner chez moi et ne plus voir ta sale gueule de... de Pékinois !!!!   Il resserre son emprise sur moi, me rapprochant un peu plus de lui. Oh oui, il n’a rien à voir avec Tom. Et ce que je ressens dans ses bras aussi, c’est différent. Et j’aimerais savoir à quel point…   _ Je ne sais pas ce que ça veut dire. Mais mon instinct me dit que ce ne sont pas des compliments. _ NON, ça veut dire que tu es un c*****d doubler de stupidité !! Un idiot qui ne sait pas saisir sa chance quand il l'a sous son nez !! Et que j’en ai marre de ton comportement d’abrutie de première!! Maintenant, Lâche-moi !! J’ai plus envie ni de te voir, ni de te parler !!!! T’es trop c*n !!! Laisse-moi partir !! Dis-je en me débattant pour lui échapper. _ …… Jamais.   Je n’ai pas le temps de lui dire autre chose que je sens, ses lèvres s’écrasaient sur les miennes. Et son b****r n’a rien à voir avec celui de Tom, mais alors rien du tout. Je devrais avoir honte de les comparait de cette manière. Mais celui d'Asha et un b****r d’homme… De guerrier qui part en conquêt et qu’il compte obtenir ce qu’il convoite. Et en ce moment, c’est moi qu’il veut…   _ Tu me rends fou. Me dit-il entre deux baisers. _ Temps mieux…   Je l’attrape par le haut de sa chemise et l’attire à moi. Lui coupe l'herbe sous le pied. J’ignore combien de temps, on reste comme ça. Mais j’aurais bien commis un meurt sur la personne qui vient de nous interrompre…     _ Oh… Désolé de vous déranger. _ Ce n’est rien Madock, qui a-t-il ? _ C’est Dame Katherine, le travaille à commencer. _ Oh m***e !!…… Toi, tu perds rien pour attendre, je n'en ai pas fini avec toi. Lui dis-je avant de partir en trombe.   Je n’attends pas de réponse de sa part et pars en direction du château. J’entends les pas d’Asha, mais je ne pense pas qu’il viendra dans la chambre d’accouchement…   _ Ah Keesia, vous êtes là. Katherine ne cesse de vous réclamer. _ Je sais Ian, ça va aller. _ Oui… _ Parfait, parce que je n’ai pas le temps de m’occuper d’autre personne. Asha, tu veux bien rester avec ton frère. Il est blanc comme un linge, donne lui a mangé. Un truc sucré, je ne voudrais pas qu’il nous fasse une syncope... _ Une quoi ?? _ Qu’il tombe dans les pommes. _ Bien sûr que non… Et Eu, ça va être long ? _ …… C’est bien une question de mec ça. Idiot, c’est un accouchement, et une première en plus. Bien sûr que ça va être long. Maintenant, dégager de mes pattes.   Je lui tourne le dos et entre dans la pièce, sans leur accorder plus d’importance. Katherine et en train de tourner en rond dans la pièce.   _ Et ben alors, il se fait entendre le bout de chou. _ Tu parles, il se fait désiré oui. Grrr… _ T’inquiète, ça va bien aller. Allonge-toi et laisse-moi voir où en est le travail.   Elle ne comprenait pas trop où je voulais en venir. Mais elle accepta sans broncher. Elle m’avait accordé une confiance que je ne suis pas sûr de mériter.   _ Ouais, y en a encore pour un moment. Mais le travaille avance bien. Le passage est presque près. _ Oui, ça, je veux bien le croire… Les douleurs sont insupportables. _ Ça va te paraître bête, mais la respiration et un atout impressionnant. Quand tu sens les douleurs, respire tranquillement. Guide-toi sur les douleurs que tu ressens pour pousser.   Elle suit mes conseils comme s'il s’agissait de parole de la Bible. Respir profondément expirant lentement. Les douleurs lui semblaient plus supportables d’après ses dires. Le travail avancé lentement, mais je ne m’en inquiétais pas, car un premier accouchement était des plus souvent long. Mais vers 3 heures du matin…   Asha :   Ça fait des heures que mon frère tourne en rond. Katherine a cessé de hurler au bout d’un moment. Et le silence est encore plus troublant. La plupart des femmes en couches hurlent de douleur jusqu’à la délivrance. Ce silence est des plus étranges. Mais je suis sûr que si quelque chose n’allait pas, Kees nous en avait informées. Le faite de ne pas avoir de nouvelle, ne peut signifier que tout va bien. Du moins, je l’espère. Mais au bout de je ne sait combien de temps, le crie d'un nouveau-né se fit entendre. Sans en attendre davantage, mon frère s’élance vers la chambre et rentre en trombe. Je le suis de près au cas où il faudrait le faire sortir.   _ Et ben, vous êtes pressé de rencontrer votre fils laird. Dit Keesia, le sourire aux lèvres. _ Mon fils ?… _ Oui, un beau bébé. Félicitations.   Tout en disant ça, elle lui montre l’enfant emmitouflé dans un drap. Je n’avais jamais vu un tel regard dans les yeux de mon frère. Mais en cet instant, il était heureux, fier et en amour pour sa femme et son fils. Il s’approcha d’elle et l’embrassa, la remercie pour ce merveilleux cadeau qu’elle lui avait donné. Durant un instant, j’en ressentis une pointe de jalousie. Oui, j’étais jaloux de ce que mon frère avait. Le second suivant, mon regard chercha celui de celle qui avait aidé ma belle-sœur à donner la vie. Keesia, me regardait avec un grand sourire. Elle s’essuya les mains sur un tablier et s’avança vers moi.   _ Ton neveu et en pleine forme. _ Je vois ça… Et Katherine ? _ La maman se remet. Elle a besoin d’un peu de repos. Alors, tout le monde dehors. _ Merci Keesia… _ Avant de sortir, puis-je connaître le nom de mon neveu ? _ Bien sûr mon frère. Je vous présente à tous les deux, Erwan MacDougall. _ C’est un beau prénom. Dit Keesia, avant de me pousser vers la sortie.   Une fois dehors, Keesia s’appuie contre le mur. Je peux lire sur son visage qu’elle semble fatiguée.   _ Vous devriez vous reposer vous aussi. _ Oui, ce n'est pas de refus. J’avais oublié à quel point c’était intense. Mais... C’est toujours aussi merveilleux d’aider à donner la vie. _ Oui, je suppose… Voulez-vous que je vous accompagne jusqu’à votre chambre. _ … Je veux bien, merci.   Elle me suit dans les couloirs et ouvre la porte de sa chambre une fois arrivée. Mais n’y entre pas tout de suite. Elle se tourne vers moi et me regarde… Ce que j’y lis me trouble et réveille une partie de moi qui ne devrait pas s’éveiller… Elle me sourit et me remercie. Se relevant sur la pointe de ses pieds, elle dépose un b****r sur mes lèvres. Ce geste si anodin me donne envie de plus. Je repense au b****r que nous avons échangé tout à l'heure et ne peut m’empêcher de vouloir plus. Je contracte ma mâchoire pour ne pas faire de bêtise, elle est fatiguée. Elle doit sûrement vouloir se reposer. J’ignore pourquoi je suis tant attiré par cette femme. Mais je sais que je n’ai jamais ressenti autant de désir envers une femme. Ma main se pose dans le bas de son dos, la maintenant contre moi. Je ne peux m’empêcher de pencher la tête et d’approfondir ce b****r. Je m’attends à ce qu’elle me repousse et qu’elle me gifle. Mais comme tout à l’heure, elle n’en fit rien. En même temps, elle fait toujours l’inverse de ce que je pense qu’elle ferait. Cette femme est troublante et déstabilisante. Elle est… Unique. Mais pour l'instant, je dois la laisser aller se reposer. Elle semble épuiser.   _ Je… Je suis désolé d’avoir agi de la sorte. C’est indigne de moi. _ … Pas moi. Et pour être honnête avec vous… Mes pensées sont bien plus vilaines que ça.   Je la regarde avec étonnement, qu’elle m'avoue que ses pensées impures. C’est une première pour moi. Mon entre-jambe se réveille à cette révélation et le sourire qu’elle me lance, me laisse penser qu’elle est tout à fait consciente de ce qui m’agite.   _ Deux solutions s’offrent à vous Ash… Vous entrez ou vous partez…   Elle me dit ça comme si c’était tout à fait normal qu’une jeune fille invite un homme dans sa chambre. Je devrais refuser, reculé et partir. Mais mes pas font l’inverse de ce que je devrais faire. Avançant vers elle et l’embrassant à nouveau. Elle me tire à elle et tout en avançant dans sa chambre, je ferme sa porte de mon pied. C’est mal, j’en suis conscient. Mais quand je suis avec elle, toute bonne pensée déserte ma tête. Elle me rend fou et elle le sait...
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