Par le fait, rien n’était arrivé, rien n’arrivait. Depuis cette aube d’octobre, la vie extérieure continuait sans changement. Nulle parole n’avait été proférée qui fixât un terme, qui fît prévoir une interruption. Il semblait même que la douce promesse du voyage aux Monts Euganéens allait être tenue, puisque la floraison des pêchers approchait ! Et néanmoins, à présent, elle sentait l’impossibilité absolue de continuer à vivre de la façon dont elle vivait à côté de l’aimé. C’était un sentiment définitif et indiscutable, comme celui de l’homme qui se trouve dans une maison en feu, ou qui dans la montagne est arrêté par un précipice, ou qui dans le désert a bu la dernière gorgée de son outre. Il y avait en elle quelque chose d’accompli, comme dans l’arbre qui a donné tout son fruit, comme da