XIVJe racontai toutes mes aventures au prieur et je lui recommandai bien de se tenir coi, de se laisser oublier, de faire le mort, comme disait M. Costejoux. Je le suppliai de laisser ravager les terres plutôt que de se faire des ennemis. Il se moqua de moi, disant qu’il ne craignait personne et ferait son devoir envers son propriétaire, tant qu’il aurait un souffle de vie. Il parlait toujours de prudence aux autres et il en avait pour lui-même quand il fallait s’expliquer sur la politique ; mais, au fond, il était très hardi de caractère et ne se gênait pas pour mettre les pillards dehors comme au temps où il était l’économe de la communauté. Cela faisait partie de ses habitudes, et cela le sauva des méchancetés qu’on eût pu lui faire. Les paysans méprisent ceux qui les craignent et se re