XI Grand dédain – Ma chère enfant, je ne te demande pas de tes nouvelles, ta main est brûlante et tes joues sont marbrées çà et là de taches rouges. Tu as une grosse fièvre, c’est certain. Je vais te donner une ordonnance et même les éléments d’une tisane rafraîchissante, excellente, contre ce mouvement d’humeur que nous appelons : le vertige printanier. Voilà ce que disait la chanoinesse de Bonlieu à Alberte de la Rochefaucon, qui venait de lui être annoncée et dont elle examinait avec une attention profonde le visage bouleversé. – Ma tante, répondit Alberte, je vous assure que je me porte très bien et que la tisane ne m’est pas nécessaire. – Quoi ! tu ne viens pas me demander une consultation ? – Non, ma tante, pas une consultation médicale du moins. – Eh bien, quand on m’a anno