– Mon bon Morin, dit-elle au conducteur d’Alberte, entrez donc et asseyez-vous dans ce petit salon. J’emmène ma nièce dans ma chambre. Et elle entraîna Alberte dans une chambre à coucher et la fit asseoir sur le canapé placé entre deux fenêtres. Elle s’assit auprès d’elle pour dénouer de ses mains délicates les rubans couleur feu qui rattachaient son chapeau à son opulente chevelure. Puis, la regardant avec des yeux qui n’étaient que tendresse et mélancolie : – Comme il y a longtemps que je ne t’ai vue, dit-elle, comme il y a longtemps ! – Ma tante, pourquoi ne venez-vous jamais à Paris ? Madame de Châteaugrand passa sa main d’ivoire sur son beau front. – Le bruit de Paris me fatigue, dit-elle. Et puis c’est à Paris qu’un médecin célèbre m’a dit : Votre fils est perdu, madame, il fau